par B.Chellali La pénurie de l'énergie a été, reste et sera dans un avenir prévisible un des problème les plus graves de l'Union européenne, écrit Alexeï Grigoriev, observateur de la " Voix de la Russie ". Ainsi, selon des experts européens, la Russie restera pour les dix années à venir le fournisseur principal des hydrocarbures en Europe, qui s'attribue aujourd'hui jusqu'à 25 % des importations du pétrole et près de 42 % de celles du gaz. La Russie, qui dispose de réserves importantes d'hydrocarbures et assez de gaz pour plusieurs centaines d'années, est prête à poursuivre un partenariat énergétique honnête avec l'Union européenne (UE).Bruxelles a une autre vision de ce partenariat : aussi tente-t-il de rendre l'Union moins tributaire de l'importation des supports d'énergies organiques, y compris de la Russie. A ces fins, il a adopté le plan : " 20-20-20-20 " : faire baisser de 20 % la consommation de l'énergie avant 2020, diminuer les rejets de gaz carbonique de 20 % et augmenter de 20 % la part de l'énergie provenant des sources renouvelables. Parmi les 8 technologies des sources, définies par ce plan, l'énergie solaire est la plus prometteuse et écologiquement irréprochable. Il existe déjà un grand nombre de projets dont le plus important a été proposé au forum scientifique Euroscience, qui s'est tenu en juillet à Barcelone. Il s'agit de transformer le désert du Sahara en une sorte de " champ énergétique " pour toute l'Europe. Selon une déclaration, faite au forum par le grand spécialiste du projet Arnuf Yeger-Valden de l'Institut de l'énergie auprès de la Commission européenne, seulement 0,3 des rayons solaires que le Sahara reçoit annuellement auraient suffit pour assurer la plupart des besoins énergétiques de l'Union européenne. Le projet envisage de construire dans les régions sahariennes du Maghreb plusieurs " nids " de batteries solaires totalisant la superficie de 20 000 kilomètres carrés. L'électricité, provenant de ces stations, serait transmise aux pays européens par des câbles sous-marins de haute tension à travers la Méditerranée.D'après le savant, " les centrales solaires " dans la partie maghrébine du Sahara, où il n'y a pratiquement pas de temps couvert, seraient au moins 3 fois plus efficaces que leurs analogues, fonctionnant aujourd'hui au nord de l'Europe. " L'énergie solaire saharienne " est l'élément clé du projet ambitieux, visant à mettre en place un système européen de lignes de transport d'électricité d'une valeur de 45 milliards d'euros.La compagnie publique Sonelgaz cherche des moyens pour construire plusieurs centrales, marchant simultanément à l'énergie solaire et au gaz. Celle de Hassi R'mel d'une capacité de 150 MW, dont 30 MW solaire, en est une. L'énergie de ces centrales alimente le sud de l'Algérie et va dans les pays voisins du Maghreb et du Sahel.Quant aux projets européens des centrales solaires au Sahara, leurs auteurs se rendent compte que leur réalisation demandera beaucoup d'années et des sommes colossales. Néanmoins, avec un investissement d'environ 450 milliards d'euros, on parviendra à créer vers 2050 au Sahara des capacités pour produire 100 GW d'énergie, soit plus que ne produisent aujourd'hui toutes les centrales de la Grande-Bretagne.