Le gouvernement a adopté, hier, le budget préliminaire de 20 milliards de dinars, comme enveloppe financière destinée à la prise en charge des dégâts en matière d'infrastructures causés par les fortes intempéries qui ont frappé la wilaya de Ghardaïa, mercredi dernier.Ce budget a été établi sur la base d'un rapport fait "trop vite" par les services de cette wilaya, a indiqué le chef du gouvernement, tout en affirmant que ce budget pourrait être augmenté selon la nécessité. Une semaine après la catastrophe qui a frappé la wilaya de Ghardaïa, le chef du gouvernement a donné un nouveau bilan des intempéries. Il s'agit de 34 morts et 89 blessés, dont trois sont toujours hospitalisés et une personne portée disparue. Pour ce qui est des dégâts en matière d'agriculture et autres, il a avancé une estimation de 5 milliards de dinars. M. Ahmed Ouyahia, qui a tenu hier pour la première fois le point de presse hebdomadaire à l'issue de chaque Conseil de gouvernement consacré dans sa grande partie à la situation dans la wilaya de Ghardaïa, il a indiqué que la situation est en amélioration dans cette zone déclarée sinistrée. Dans ce cadre, il a déclaré qu'il s'agit de 9 communes sinistrées. A rappeler que le chiffre avancé dimanche soir était de 8 communes. En outre, il a été enregistré la prise en charge de 756 familles qui ont été mises à l'abri dans les salles collectives et les salles de sport, alors que d'autres familles ont préféré s'abriter chez leurs proches au lieu d'utiliser les tentes. En ce qui concerne le recensement des logements par les services du CTC, 9 600 logements ont été expertisés dont 600 habitations classées dans la catégorie rouge , 1250 dans la catégorie orange et enfin 8000 logements ont été classés dans la catégorie verte. Pour ce qui est des écoles, il a été recensé 19 écoles, dont 10 qui pourraient être fonctionnels avant la fin du mois, ajoutant dans ce cadre que la scolarisation sera reprise samedi. A noter que ces écoles qu'ils soient des établissements primaires, moyens ou lycées abritent 12 000 élèves. Le chef du gouvernement a dans ce sens annoncé que 700 logements et 2.000 chalets seront mis à la disposition des sinistrés. S'agissant de la situation sanitaire, le chef du gouvernement a affirmé que la compagne de vaccination a démarré et celle de nettoyage et de relèvement des carcasses continue. La question des services publics, notamment l'approvisionnement en électricité et gaz, a été aussi évoquée par Ouyahia qui a indiqué que sur 72 000 habitations, 71 000 ont été prises en charge. Et en matière de gaz, sur 23 000 habitations, 22 000 ont été approvisionnées. Il y a eu également la prise en charge des besoins en eau potable. Pour ce qui est du téléphone, il y a eu une prise en charge de 80%. Revenant aux 9 communes déclarées sinistrées, le chef du gouvernement, qui a cité le cas de la cité El Ghaba (palmeraie) située au niveau de Ghardaïa ville a expliqué que ces habitations sont considérées comme des logements d'été et malgré le danger et vu la crise du logement des familles ont préféré occuper ces habitations en cette période de l'année. Toujours dans ce sens, le chef du gouvernement a reconnu que l'anarchie dans l'urbanisme et la complicité de l'administration sont parmi les causes des dégâts qu'ont causés les intempéries. Interrogé sur un plan de protection dans l'avenir, Ouyahia a déclaré que nul ne peut se protéger à 100% des catastrophes naturelles, cependant, il y a certaines mesures en matière d'infrastructures et de sensibilisation de la population et l'interdiction de construire en rive des Oueds ou zones dangereuses. A ce propos, le chef du gouvernement n'a pas manqué d'insister sur l'assurance de l'habitat, même si l'Etat continuera de jouer son rôle de solidarité tant qu'il y a de l'argent. Interrogé également sur le refus de l'Algérie de demander de l'aide de l'extérieur, Il a déclaré que "l'Algérie n'a pas besoin de tendre la main aux autres pays et elle peut s'occuper elle-même de la situation". Sur une question concernant le dépôt de plaintes et les poursuites judicaires, Ouyahia a souligné qu'à chaque situation de mort, il y a une procédure d'information judicaires qui se fait. Il y a lieu de souligner que 16 mesures ont été adoptées hier par le gouvernement, dont des mesures d'aide fiscale arrêtées au bénéfice des opérateurs économiques, y compris les commerçants et artisans. Il s'agit, entre autres, d'un report jusqu'à juin 2009 des déclarations fiscales et une obtention du régime gracieux pour les pénalités, une réduction de l'impôt par la révision taxable de l'impôt forfaitaire unique pour les artisans et petits métiers.Interpellé sur la crise financière et ses effets sur l'Algérie, M. Ouyahia a soutenu les déclarations du ministre de Finances lequel avait indiqué que le retard pris par l'Algérie par rapport au développement du marché financier international et le fait qu'elle ne dispose pas d'entreprises cotées en bourse a permis à notre pays d'être à l'abri de la crise pour encore 5, 10 ou 15 ans.Cependant, si la récession économique s'avère sévère et que le baril descend à 60 dollars les conséquences se feront sentir dans 5 ans à 6 ans et si le baril baisse à 10 dollars, l'Algérie pourra tenir encore 2 à 3 ans. Selon le chef du gouvernement, quelle que soit la situation, et si les recettes pétrolières baissent, on pourra tenir au minimum 3 ans, avant d'ajouter que les 43 milliards de dollars de réserves de change placés en bons du Trésor américain ne seront pas dévalués. "Ils ne sont pas perdus et il nous ont déjà rapporté un bénéfice de 3%" a-t-il conclu.