C'est ainsi que s'est exprimé le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Laksaci, qui intervenait au nom du groupe composé l'Afghanistan, l'Algérie, le Ghana, la République islamique d'Iran, le Maroc, le Pakistan et la Tunisie.C'est devant les membres du Comité monétaire et financier international, qui tient sa dix-huitième réunion à Washington sous la présidence de M. Youssef Boutros-Ghali, ministre des Finances de l'Egypte que M. Laksaci appellera le FMI à jouer un rôle plus prépondérant pour une stabilité financière et monétaire internationale. Il rappellera, en outre, aux 185 membres, que depuis la dernière réunion du CIMF, la situation économique mondiale s'est considérablement ralentie, notamment aux Etats-Unis et dans beaucoup de pays avancés, qui sont maintenant au bord de la récession. "La récente intensification de la crise financière et sa diffusion rapide à d'autres pays, y compris des pays émergents et en développement assombrissent davantage les perspectives de croissance économique mondiale", a-t-il déploré. Avant de souligner que "dans ce contexte de choc à l'économie mondiale sans précédent depuis les années 1930 et d "incertitudes accrues, malgré les actions prises récemment dans plusieurs capitales importantes, stabiliser les marchés et rétablir la confiance sont nos principales priorités". Et de noter que cela dépendait crucialement de la coopération et du renforcement de la coordination internationale des politiques, y compris en assurant une liquidité adéquate qui prend en charge la question des avoirs compromis des banques et celle de la recapitalisation des institutions financières, tout en assumant une garantie adéquate des déposants. "Nous réitérons notre appel pour l'établissement dans les meilleurs délais d'un nouvel instrument de liquidité pour les pays ayant accès aux marchés et ceux souhaitant une plus grande intégration dans l'économie mondiale". M. Laksaci suggérera aussi que lorsque la confiance sera rétablie et que la crise sera contenue, les nécessaires leçons devront être tirées afin d'assurer un fonctionnement sain et stable du système financier international. Comme souligné par le directeur général du FMI, il est d'ores et déjà clair que d'importants échecs dans le cadre de la régulation et de la supervision dans les pays avancés, dans la gestion des risques dans d'importantes institutions financières privées, dans les mécanismes de discipline du marché, sont des facteurs principaux dans cette crise et qui doivent être pris en charge de manière radicale. Il est également très important de souligner que cette crise et ses coûts élevés pour l'économie mondiale ont mis en avant le besoin pour le FMI de regagner le terrain perdu d'accomplissement effectif de son mandat. Il indiquera, à cet égard, qu'"il reste encore à faire pour assurer à la surveillance candeur et impartialité, une des principales faiblesses qui ont empêché la détection précoce de la crise financière en cours. Enfin, l'efficacité de la surveillance du FMI ne peut être renforcée que si ses recommandations et ses conseils sont pris en considération par tous les pays membres, particulièrement ceux à importance systémique". Abordant la question des revenues, M. Laksaci a tenu à souligner que "les réserves formulées concernant le paiement par les pays membres, notamment les pays à faibles revenus ou à revenus intermédiaires, de l'assistance technique du FMI". Il fera, par ailleurs, savoir et ce, au nom du groupe qu'il représente "nous accueillons favorablement les amendements apportés récemment afin d'aider ces pays à faire face aux chocs externes" et d'ajouter, "nous encourageons le FMI à continuer à jouer un rôle catalytique dans la mobilisation d'une assistance financière plus importante en faveur des pays affectés par les prix élevés des produits alimentaires et de l'énergie et de leur apporter conseil et assistance technique adéquats, en prenant en compte leurs circonstances et contraintes sociopolitiques". Il insistera enfin sur le fait que la tâche actuelle sur la gouvernance doit être suivie avec un intérêt particulier. "Nous espérons que cela contribuera à adapter l'institution à l'économie mondialisée et au nouvel environnement financier international et à améliorer la voix et la représentativité des pays en développement dans le processus de décision et de structure de gouvernance du FMI", a-t-il conclu.