Le FMI a une fois encore émis ses appréciations sur les contours généraux du système économique et financier dans les pays du Maghreb, appelant à un approfondissement des marchés monétaires et de change, et à œuvrer plus encore pour la libéralisation du compte capital. rapporte un confrère du magazine " Les Afriques. " Titrant " Les Maghrébins invités à mettre leurs monnaies à l'air libre " Notre confrère soulignera par ailleurs que l'organisation monétaire trouvait trop rigide les gestions des taux de change au Maghreb mais, qu'elle ne demandait pas pour autant la même chose aux trois capitales. Selon l'analyse de notre confrère, le FMI estime que le dinar algérien serait surévalué, et que le taux de change gagnerait " à être plus flexible " au Maroc et en Tunisie. Alors que les incertitudes internationales avaient, de fait, reporté les objectifs de " taux de change flottant " dans ces deux pays. " L'échéance 2008 et 2009 est implicitement abandonnée et le FMI ne s'en accommode pas vraiment,. affirmera-t-il, avant d'ajouter qu'une mission de l'institution de Washington avait appelé à Rabat en août dernier à " un approfondissement des marchés monétaires et de change ", tout en encourageant les autorités marocaines du marché financier " à œuvrer plus encore pour la libéralisation du compte capital ". S'interrogeant par ailleurs, si le dinar algérien était sous-évalué, notre confrère estimera que l'échange avec les autorités algériennes au sujet de la parité du dinar a été aussi feutré, mais d'enjeu plus immédiat. " Le FMI a fait savoir son souhait de voir le dinar réévalué. Les arguments sont solides: les réserves de change approchent les 150 milliards d'euros, l'excédent de la balance de paiement est stable dans la durée, le taux de change nominal ne correspond plus à un taux de change réel d'équilibre qui a fortement bougé depuis cinq ans. La banque d'Algérie a rétorqué très vite à " la fuite ", faisant état de " pression du FMI " pour la réévaluation du dinar. Elle s'est fendue d'un communiqué alambiqué pour expliquer que le taux de change nominal était très proche du taux réel d'équilibre et qu'il n'y avait aucune raison de réapprécier la valeur du dinar. La cotation du dinar est partiellement flottante sur la base de la variation d'un panier de monnaies dominé par le dollar et l'euro. Le FMI a clos momentanément la discussion en approuvant la position de la banque d'Algérie. " Une réévaluation de 20% du dinar " permettrait de faire comme Kadhafi, mais plus intelligemment. Il y aurait un transfert mécanique de revenus du budget de l'Etat vers les ménages. " avait-il encore souligné. Dinar tunisien et dirham marocain trop hauts ? s'est encore interrogé notre confrère et d'expliquer que " Là aussi les arguments sont connus, une réappréciation du dinar doperait des importations dont le volume est déjà très préoccupant, elle encouragerait une fuite des capitaux - les devises plus faciles à acheter - qui existe sur un marché parallèle, qui propose 10% de dinar de plus pour acheter un euro. Le vrai indicateur de compétitivité du dinar demeure donc les exportations hors hydrocarbures. Elles sont, dans la durée des trois dernières années, sept fois plus faibles que celles du Maroc et six fois inférieures à celles de la Tunisie. " Ce n'est nécessairement pas le dinar algérien qui est trop bas, ce sont le dirham marocain et le dinar tunisien qui sont légèrement surévalués et, s'ils devaient passer sous régime flottant, ils perdraient rapidement entre 10% et 20% de leur valeur " estime un responsable de banque étrangère en Algérie. Les effets protecteurs " d'un taux stable " contre l'inflation des matières premières est régulièrement souligné par Rabat et Tunis. Les secteurs exportateurs tunisiens et marocains ne partagent pas cette satisfaction. Les touristes algériens qui se sont rendus cet été massivement en Tunisie, non plus. Ils trouvent que le dinar algérien fait d'eux des pauvres aussitôt la frontière franchie.