L'Algérie prend part au colloque international sur la formalisation de l'économie informelle qui se tient depuis lundi à Dakar. Des délégués de quinze pays d'Afrique ont assisté aux travaux dudit colloque. La manifestation est organisée par le Bureau international du travail (BIT), en partenariat avec l'Union africaine (UA). Premier du genre, ce colloque qui intervient dans une conjoncture marquée par l'émergence de l'économie informelle qui préoccupe les gouvernements, vise l'élaboration, à travers des recommandations, "de stratégies et programmes destinés à appuyer le secteur informel et à faciliter sa transition vers l'économie formelle", ont indiqué les organisateurs.Outre l'Algérie qui est représentée par une déléguée du ministère du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, prennent part également à cette rencontre le Bénin, l'Afrique du Sud, la Namibie, l'Ethiopie, l'Ouganda, le Cameroun, l'Angola, l'Egypte, la Tanzanie, le Zimbabwe, le Niger, le Tchad, la Tunisie et le Sénégal.S'exprimant à l'ouverture des travaux, le directeur de la Commission sociale de l'Union africaine (UA), Tayeb Mohamed Khaldy, a plaidé pour une réforme des cadres juridiques et législatifs dans les pays du continent afin de "prendre en compte toutes les dimensions de l'économie informelle".Soulignant que le secteur de l'économie informelle "n'est plus ce qu'il était il y a vingt ans et que les législations africaines n'ont pas grandement évolué", M. Khaldy a fait part du souhait de l'UA de voir "l'économie informelle formalisée pour permettre aux travailleurs évoluant dans ce secteur de bénéficier des avantages de la protection sociale", regrettant le fait que cette catégorie de travailleurs "n'a pas, actuellement, de droit à la retraite et est toujours pourchassée dans la rue".De son côté, la ministre sénégalaise de la Fonction publique, de l'emploi et des organisations professionnelles, Mme Innocence Ntap Ndiaye, a affirmé que "la formalisation du secteur informel relève des missions des Etats en matière de santé et de sécurité". "Nos Etats ne peuvent pas ne pas prendre en charge la santé et la sécurité des milliers d'enfants qui sont utilisés comme apprentis au risque de faillir et d'engager leur responsabilité ultérieurement", a notamment dit la ministre, qui a relevé que 1,4% seulement des entreprises du secteur informel cotisent à la Caisse de sécurité sociale au Sénégal. Le directeur exécutif du secteur de la protection sociale du Bureau international du travail (BIT), Assane Diop, a souligné de son côté " la nécessité et l'urgence d'un changement de mentalité des Africains afin qu'ils puissent mieux comprendre l'impact socio- économique de l'économie informelle ".Il a déclaré aussi que " le passage de l'économie informelle à l'économie formelle devra être construit progressivement avec patience et persévérance ".M. Diop a estimé que l'économie informelle ne devait pas rester une règle au niveau du BIT.Selon le BIT, l'emploi informel représente environ 65% des emplois non agricoles dans les pays en développement d'Asie, 51% en Amérique latine, 48% en Afrique du Nord et 72% en Afrique subsaharienne.La réunion qui a débuté lundi devrait étudier les différents aspects de l'économie informelle et proposer des solutions pour sa formalisation.