Longtemps traumatisés par le spectre des inondations de 2001, les habitants de Bab El Oued pourront dire désormais adieu à "elhamla". Ce drame naturel qui a frappé le quartier ne sera plus qu'un mauvais souvenir. Grâce aux efforts engagés par le ministère des Ressources en eau, deux grands projets ont été conçus en ce sens. Il s'agit en premier lieu de la réalisation du dédoublement du collecteur oued M'kacel dont les travaux sont en cours de réalisation. "Ce dédoublement sera livré en octobre 2009, et grâce à ce projet Bab El Oued sera définitivement sécurisé des inondations à l'avenir" a rassuré le ministre des Ressources eau, M. Abdelmalek Sellal, hier, lors d'une visite de travail et d'inspection effectuée à Alger. D'un montant de plus de 5 milliard de DA, ce dédoublement est conçu pour l'évacuation des eaux usées et pluviales et la protection contre les risques d'inondations ainsi contre les maladies à transmission hydrique. Les travaux de cet ouvrage sont suivis par le cabinet français Marlin et le bureau algérien de contrôle technique CTH. Quant à l'entreprise, il s'agit du groupement CSM BESSAC/hydro technique France/Algérie. Il est à signaler que la date de lancement du projet, qui a accusé un retard de trois mois, a débuté en 2005. La livraison du projet est prévue pour octobre 2009. La capacité du collecteur est de 63m3/s avec un tunnel de 1200 mètres. Concernant le retard accusé dans la réalisation du projet, il est dû essentiellement à la zone que traverse le tunnel, laquelle, selon les responsables du projet, est très difficile, car composée de roches extrêmement dures. Il a fallu donc trois mois pour traiter le problème. Actuellement, le tunnel avance de 14 à 15 mètres par jour. Selon le ministre "il se pourrait qu'il y aura un glissement d'ici la fin de l'année, mais l'entreprise s'est rattrapée", a-t-il indiqué. Au début, il était prévu de réaliser le tunnel par l'explosif mais c'est dangereux pour la ville, en ce moment le travail se fait à travers une autre technique plus avancée. Il importe de noter qu'à partir du transfert d'eau de Hammam Melouane vers le barrage de Douéra, la région Ouest d'Alger sera définitivement sécurisée en matière d'alimentation en eau potable et d'irrigation. En outre, les deux collecteurs contribueront à la protection de la wilaya d'Alger des inondations. Cependant, les eaux du deuxième collecteur, rappelle-t-on, qui part du port d'Alger jusqu'à la grande poste pour arriver à la station d'épuration de Baraki, seront rejetées vers la mer, ce qui veut dire de 80% des eaux de Oued El-Harrach seront destinées à l'irrigation d'un côté, les 20% restant vont régler le problème des odeurs désagréables, a fait savoir le ministre. Lors de sa visite de travail et d'inspection dans l'Algérois, M. Sellal a fait sa première halte au barrage de Douéra, qui se trouve sur l'Oued Amam, à 2 km au sud-Ouest de la ville de Douéra et à l'Ouest d'Alger. Ce dernier permettra le stockage et le transfert des eaux de Oued Mazafran et de Oued El Harrach (Hammam-Melouane). La capacité totale de ce réservoir, faut-il le signaler, est de 114 hm3, destinées à l'irrigation de 17 200 hectares de la plaine de la Mitidja et la réalimentation de la nappe de la Mitidja par infiltration. Le projet de transfert des eaux de Oued El Harrach- au barrage de Douéra d'une distance de 24 km a accusé lui aussi un certain retard dû au manque de matériaux spécifiques. Le problème, selon un responsable, vient d'être réglé. M. Sellal, a par ailleurs insisté à ce que le remplissage du barrage se fasse en avril 2009, et la mise en œuvre en septembre 2009. A noter que les travaux du barrage ont débuté en mars dernier, et les transferts en 2006. Ce projet (barrage) est réalisé par l'entreprise, turque Nurol. Quant aux travaux de transfert ils sont confiés à un groupement algéro-portugais, à savoir ETRHB Haddad et Texieira. Par ailleurs, M. Sellal à instruit les responsables de prendre en compte l'aspect environnemental, soit le reboisement de la zone, "il faut faire de cette région un lieu de divertissent aux Algérois", a-t-il insisté.