Des immeubles entiers et des véhicules ont été emportés. Quatre années se sont déjà écoulées après la catastrophe qui a frappé un certain 10 novembre 2001, la capitale d'Alger en particulier le quartier populaire de Bab El Oued. Les pluies torrentielles qui se sont abattues durant cette nuit, ont provoqué un bilan effarant de 773 morts, 53 disparus et des dégâts énormes évalués à des milliards de centimes. Même si les séquelles de la tragédie n'existent plus aujourd'hui, le souvenir du typhon reste gravé dans la mémoires des habitants de Bab El Oued. Il faut reconnaître que, de mémoire d'Algérois, on n'a jamais connu une telle catastrophe. Les torrents, la boue, les corps solides qui se sont abattus dans la matinée de ce 10 novembre sur les habitants du quartier de Bab El Oued et sur les nombreux automobilistes et passagers qui avaient emprunté la route de Frais-Vallon, ne leur laissant pratiquement aucune chance, n'ont pas d'équivalent dans les annales météorologiques algériennes. C'est comme si un important barrage hydraulique venait de rompre subitement, emportant tout sur son passage, a fait remarquer un ingénieur de la ville d'Alger qui avait participé à l'organisation des secours. Des immeubles entiers et des véhicules ont été emportés par les chutes de pluie qui ont atteint les 290 mm. Ce jour-là, le quartier populaire de Bab El Oued et ses environs ont été complètement dévastés par les eaux. Ce drame a démontré, en effet, le laisser-aller et l'irresponsabilité des autorités locales dans la gestion urbaine. Les dégâts auraient pu être moins importants, si le réseau d'évacuation des eaux était bien entretenu. Ce réseau datant, rappelons- le, de l'époque coloniale n'a pas été réhabilité. Le plus grave, c'est que durant la décennie noire, des conduites souterraines géantes, prévues justement pour évacuer les eaux, ont été bétonnées, pour empêcher les terroristes de les utiliser comme passages. Ce qui a empêché évidemment l'évacuation des eaux qui dépassaient les six mètres de hauteur. Les inondations du 10 novembre ont également dévoilé l'absence du rôle des responsables locaux dans le contrôle des règles de construction. Elles ont permis d'ouvrir un grand débat sur les constructions anarchiques et le respect des règles de construction. Or, s'il y a bien une chose à retenir, c'est bien l'élan de solidarité entre les citoyens. Les jeunes chômeurs ont fait preuve de grande volonté en collaborant étroitement avec les équipes de la Protection civile dans les opérations de secours des sinistrés. Il est vrai que d'amples efforts ont été fournis pour remettre les choses dans l'ordre, mais la crainte d'une éventuelle catastrophe, ronge toujours les esprits des habitants de Bab El-Oued. Ce quartier offre aujourd'hui un autre visage. Les décombres et les centaines de tonnes de boue ont laissé place à des espaces verts et des terrains de sport. Afin de mieux protéger le quartier, 17 murs de soutènement ont été érigés. Mais la question qui se pose actuellement est de savoir si les responsables ont tiré une bonne leçon des catastrophes naturelles qui ont frappé notre pays durant ces dernières années?