C'est hier que l'assureur crédit français, Coface a publié ses prévisions risque pour l'année 2007. Au premier abord, le traditionnel panorama des risques-pays que rend public aujourd'hui l'assureur-crédit Coface a de quoi rassurer. Le ralentissement attendu de la croissance en 2007 ne se traduit pas, en effet, par un bouleversement des risques régionaux dans le monde. Sur les 154 pays passés au crible des experts de l'assureur-crédit français, seuls 18 ont vu leur appréciation changer en bien ou en mal. Plus révélateur encore, Coface a déclassé autant de pays qu'elle en a reclassé. La Slovénie, la Bulgarie, le Mexique, le Brésil, la Colombie, le Maroc, la Tunisie, le Cap-Vert et la République dominicaine retrouvent ainsi les faveurs de l'assureur-crédit français. En revanche, Taiwan, la Thaïlande, la Hongrie, les Philippines, la Turquie, la Jordanie, le Kenya, le Liban et le Tchad sont désormais appréciés avec plus de réserves. Pour autant, si, de l'avis des experts de Coface, l'activité mondiale devrait s'avérer " globalement résistante ", cela ne signifie pas que l'horizon est dégagé pour les exportateurs. Bien au contraire, cette stabilité des risques régionaux masque aussi le fait, plus inquiétant, que " l'amélioration de la solvabilité des entreprises marque le pas ". Bien sûr, modère-t-on à Coface, la progression attendue des taux d'impayés dans les pays industrialisés, par exemple, " reste globalement modérée " (avec une hausse de l'ordre de 3 %) et concentrée sur un certain nombre de secteurs (lire ci-dessous). Mais elle n'en reste pas moins réelle. De même, dans les pays émergents, Coface s'alarme aussi. Pour ce qui est de l'Algérie, l'appréciation de la Coface reste positive d'ailleurs, la note rating ne change pas même si l'assureur considère que certains risques persistent. En effet, COFACE considère que parmi les pétrolières de la région MENA, l'Algérie, s'est acquittée par anticipation de sa dette extérieure publique en 2006, et met aussi en œuvre un vaste programme d'investissements publics, qui devrait soutenir son activité au cours des prochaines années. Elle poursuit par ailleurs de nécessaires réformes, notamment celle du secteur financier, pour faciliter les investissements privés. L'Algérie dispose également de substantielles réserves officielles de change qui la rendent moins vulnérable à une baisse des prix du baril. Par ailleurs, Coface a prévu pour 2007, à l'occasion du colloque-risque pays qui s'est ouvert mardi à Paris, "une bonne orientation de l'économie" de l'Algérie qui "dispose pour ce faire de bonnes marges de manoeuvres". Dans son appréciation du risque Algérie, COFACE, dont l'assurance crédit à l'exportation n'est qu'une de ses prestations, prévoit que "pour 2007, la croissance reste bien orientée". Elle a considéré que "les autorités algériennes ont entrepris des réformes et disposent pour ce faire de bonnes marges de manoeuvres, grâce à une stabilité politique et à une aisance financière sans précédent". Concernant la question de "l'attitude de l'Algérie envers l'investisseur étranger", COFACE a mis en relief le fait que "la réglementation algérienne n'opère pas de discrimination entre les investissements nationaux et les investissements étrangers réalisés dans les activités de production de biens et de services, ainsi que les investissements réalisés dans le cadre de l'attribution de concessions et/ou de licence". L'assureur a ajouté que "les avantages fiscaux et douaniers sont en effet les mêmes que pour les nationaux et les étrangers" et que "la loi garantit le rapatriement des capitaux investis et de tous les revenus y afférents". "En règle générale, l'investissement productif est le bienvenu", a fait valoir COFACE, rappelant que "la banque d'Algérie a assoupli la réglementation concernant les transferts de dividendes, rapatriements de bénéfices et produits de cession d'actifs". L'assureur-crédit, filiale de Natexis Banques Populaires et du Groupe Banque Populaire qui évalue pour ses clients la santé économique de 45 millions d'entreprises dans le monde, a décidé cette année de maintenir la notation de l'Algérie en A4. Ils en reste néanmoins que Coface considère que les fragilités de gouvernance à des degrés divers peuvent constituer un risque. Pour rappel, la notation à court terme "a.rating" COFACE , est établie à l'aide d'une batterie d'indicateurs regroupés en 7 familles de risques dont chacune fait l'objet d'une note individuelle et notamment la stabilité politique , la vulnérabilité de la conjoncture , le risque de crise de liquidité en devises et le comportement de paiement des entreprises. D'autres majors de l'assurance ont de par le monde leur propre système d'évaluation du risque. L'appréciation COFACE s'exprime par ailleurs pour des "grands contrats", de plus long terme. Elle a évalué la situation algérienne, où elle s'est implantée en octobre dernier, en partenariat avec l'assureur-crédit algérien CAGEX ,comme "un assez bon risque". Près de 1200 experts internationaux, des argentiers et des industriels, participent à l'édition 2007 du colloque risque-pays.