Quelques jours seulement après le lancement de la carte d'identification fiscale magnétique pour les importateurs et la décision du gouvernement d'entreprendre un assainissement général du marché du médicament, en interdisant l'importation des produits pharmaceutiques fabriqués localement, les temps s'annoncent difficiles pour les opérateurs du commerce extérieur dans leur globalité.Les exportateurs sont tellement rares dans le pays, le gouvernement est décidé à faire sévir pour la régulation du volet relatif aux importations. C'est, du moins, le dossier auquel veut s'attaquer, à présent, le gouvernement. Pointés du doigt comme étant à l'origine de la dépendance économique du pays vis-à-vis de l'étranger, les importateurs sont désormais sous haute surveillance. Le gouvernement a décidé de mettre en place un numéro d'identification fiscale (NIF) pour mieux les contrôler. Les autorités entendent réduire la facture globale d'importation du pays, en fermant partiellement le marché à certains produits étrangers. La nouvelle politique du gouvernement Ouyahia vient d'être entamée via le très lucratif et sensible marché des médicaments. Outre l'interdiction d'importer les médicaments déjà fabriqués localement, l'importation seule de produits pharmaceutiques n'est plus autorisée. Elle doit être accompagnée d'investissements dans la production, même si les entreprises, qui sont déjà engagées dans la production du médicament au niveau local, affirment qu'elles ne tournent qu'à hauteur de 30% de leurs capacités. Autrement dit, la mesure profitera aux industriels déjà présents et rendra extrêmement coûteux et risqué le ticket d'accès au marché national du médicament pour les importateurs. La décision d'investir dans un pays où les capacités de production sont largement excédentaires ne sera pas facile à prendre pour les nouveaux opérateurs. L'importation des véhicules, elle aussi, a été régulée à travers les nouvelles mesures prises par le gouvernement. Avant le dossier du médicament et celui du marché de l'automobile, il est utile de mentionner que le gouvernement s'est déjà attaqué au marché des produits alimentaires de première nécessité ou ceux appelés, communément, les produits de base. Ceci s'est interprété par la création de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) en l'imprimant sur les mêmes principes de fonctionnement de l'OAIC (Office interprofessionnel des céréales). De cette manière, le gouvernement s'est débarrassé d'une façon radicale des importateurs de céréales et de la poudre de lait, en octroyant de larges prérogatives à des organismes officiels compétents, en l'occurrence ces offices publics, quoique soutenus via des subventions étatiques. De ce fait, il est utile de mentionner que les importateurs privés sont exclus de ce système de régulation du marché, concernant les produits de base de première nécessité, eu égard aux dépassements multiples qui ont été enregistrés. Ce qui est dû, bien évidemment, au fait que les privés n'ont pas respecté les règles censées réguler le marché.