La bonne gouvernance implique, du point de vue populaire, la gestion étatique au niveau de l'Etat et ignore les démembrements de l'Etat au niveau d'une région, d'une wilaya, d'une commune et même d'une entreprise. Quels sont alors les critères d'une bonne gouvernance pour ce qui concerne les Assemblées populaires communales, quand on sait que celles-ci sont sensées contribuer au développement de la commune et à la prise en charge des préoccupations des administrés ? Quels sont les critères d'une bonne gouvernance pour une entreprise par exemple ? Peut-il y avoir les mêmes critères pour une entreprise privée et pour une entreprise publique ? Et pour ce qui concerne les wilayas? On ne parle de bonne gouvernance que lorsqu'on fait une évaluation des bilans des gouvernements mais on n'utilise jamais ce concept pour les entreprises ou les assemblées élues. Nos entreprises ont dû perdre la notion de la bonne gouvernance, depuis que successivement elles ont été d'abord soumises aux injonctions, puis libérées par la loi sur l'autonomie de l'entreprise, puis inscrites sur la liste proposée aux privatisations, et enfin retirées de cette liste pour s'intégrer dans une nouvelle stratégie industrielle. La vision de la bonne gestion des entreprises a changé depuis qu'il a été décidé que l'entreprise publique économique devrait se préparer à évoluer en environnement de concurrence et qu'elle devrait se préparer également à l'ouverture de son capital et à sa cotation en bourse. Le concept même de bonne gestion d'entreprise a évolué pour tenir compte des concepts usités en économie de marché, mais l'économie de marché n'est pas encore une réalité. Pour en revenir aux collectivités locales, qu'est ce qu'une bonne gouvernance au niveau par exemple d'une wilaya ? Quels seraient les critères d'une bonne gouvernance qui permettraient d'évaluer la gestion des autorité locales, dont les walis, mais aussi les chefs de daïra bien que ces derniers ne figurent pas dans les codes de commune et de wilaya, alors qu'ils existent bien et parfois même relèvent les élus de leurs fonctions et rejettent également parfois les délibérations des APC ? Si on doit se référer à la nature des relations qui existent entre les gestionnaires, le conseil d'administration et les actionnaires, on en conclue que cela ne peut pas être le cas des entreprises privées algériennes, du moins pour la plupart d'entre elles, puisqu'il est rare de trouver une telle entreprise qui ouvre son capital pour qu'il y ait des actionnaires.