Gouverner, ce n'est pas seulement dépenser l'argent disponible en abondance. Ouyahia a fait sienne la grande vérité qui veut que l'on ne doit pas résumer la bonne gouvernance aux dépenses. Gouverner ne doit jamais signifier exclusivement dépenser, sinon cela ne demanderait aucune compétence pour gouverner un pays. Ce n'est pas le programme du Président qui est passé à l'examen devant le Parlement mais seulement le plan d'action de ce programme. S'il y a un seul programme, par contre il peut y avoir plusieurs plans d'action, ce qui explique que le Président peut à chaque étape de l'avancée de la traduction de son programme en plan d'action, il peut se réserver le droit d'opter pour un autre plan d'action. En prononçant cette vérité, Ouyahia se prémunit contre des remarques pouvant lui signifier qu'un plan d'action ou même un bilan ne peut pas se résumer à l'énoncé des réalisations physiques. Les réalisations immatérielles sont autant du ressort et même des missions obligatoires du gouvernement que les réalisations physiques. Il faudrait davantage mettre en évidence les efforts déployés avec leurs résultats sur l'augmentation des capacités de production sur leur taux d'utilisation, sur les secteurs pouvant produire en substitution aux importations, sur l'espoir qui devrait revenir aux jeunes quant au fait que leur avenir est possible et même garant dans leur pays même. La bonne gouvernance est un concept complet qui doit viser à réaliser le consensus sur ce qui se fait et ce qui se fera, réaliser les compromis en mesure de pouvoir assurer la participation de tous par la mobilisation de toutes les forces disponibles et ce, sans vision populiste aucune. Il peut exister une bonne gouvernance même dans les secteurs qui n'ont rien à voir avec les dépenses, ou plutôt qui ne s'évaluent pas en dépenses. Ou en taux de consommation des budgets à disposition, avec des résultats qui ne se traduisent pas fatalement en profits financiers ou en réalisations de chantiers matériels. Quels seraient les éléments constitutifs de la bonne gouvernance dans les collectivités locales, dans les secteurs de l'éducation, des œuvres sociales ? Quels sont alors les critères d'une bonne gouvernance pour ce qui concerne Les assemblées populaires communales, quand on sait que celles-ci sont censées contribuer au développement de la commune et à la prise en charge des préoccupations des administrés ? Quels sont les critères d'une bonne gouvernance pour une entreprise par exemple ? Peut-il y avoir les mêmes critères pour une entreprise privée et pour une entreprise publique ? On ne parle de bonne gouvernance que lorsqu'on fait une évaluation des bilans des gouvernements mais on n'utilise jamais ce concept pour les entreprises ou les assemblées élues.