Par Mohamed Latrech Ils sont surpeuplés, insalubres, dangereux, et croissent tels des champignons dans les périphéries des grandes villes algériennes à l'instar d'Alger, Oran, et Constantine pour ne citer que celles-ci. En Algérie, leur nombre dépasse, selon plusieurs sources, les 800 000. Ce sont les bidonvilles. Une réalité avec laquelle il faut compter. Même si on se voile souvent la face en voulant les cacher. Ils constituent, sans aucun doute, le problème numéro un de l'habitat, non seulement en Algérie mais dans le monde entier. Si dans toute politique d'urbanisation, la préservation de l'architecture est relativement importante, l'accès à un logement décent est primordial. L'exode rural, la pauvreté et l'insécurité, qui ont sévi durant la dernière décennie, constituent les facteurs d'apparition de ce phénomène auquel il faut ajouter la part de responsabilités des pouvoirs publics en raison des retards accusés dans la réalisation et la livraison de logements décents aux citoyens nécessiteux. Certes, la condition de la participation des habitants à la gestion de leurs cités à travers une politique urbaine de proximité constitue un facteur important. Comme le sont également la sensibilisation et la mobilisation des acteurs autour de projets collectifs dans le cadre du développement durable. Il n'en demeure pas moins que le rôle des responsables des collectivités pour qui une gestion cohérente de la cité reste pour le moins très loin de satisfaire les contribuables. Aux problèmes de la dilapidation du foncier et autres affaires alambiquées se greffent d'autres maux tels que la circulation automobile, la gestion des eaux pluviales, la collecte des déchets, qu'on impute souvent, à tort ou à raison, aux citoyens. D'aucuns ne contestent, par ailleurs, les efforts consentis dans le cadre de "la loi d'orientation de la ville" qui propose "une politique cohérente" assurant la promotion du cadre de vie des citoyens, la maîtrise du développement et des équilibres urbains et ce, par le renforcement du rôle des collectivités locales dans la gestion des villes. Cela demeure, toutefois, loin de répondre aux problèmes réels ainsi qu'aux préoccupations majeures des citoyens sans une véritable volonté politique ainsi qu'un suivi rigoureux de la part des collectivités locales.