Dans la capitale de l'est du pays, la population des résidences dépasse en nombre celui de certains chefs-lieux de wilaya. En contrepartie, le mode de gestion est toujours le même. La rentrée universitaire inquiète les responsables de l'Onou de Constantine. Différents acteurs du paysage de l'action sociale universitaire ne sont pas satisfaits des conditions d'hébergement, 80 000 étudiants pour l'année 2008/2009. Selon les représentants de certaines organisations estudiantines, la capacité d'hébergement des différentes citées universitaires dépasse la demande. Ces derniers prévoient une rentrée très difficile. “La rentrée universitaire est dans quelques jours et le problème du surpeuplement enregistré depuis des années au niveau des résidences existe encore”, nous expliquait, il y a quelques jours, l'un d'eux. “Elle sera très chaude”, renchérit un autre membre du bureau de l'Ugel de la faculté centrale. “Chaque année, les cités U sont prises d'assaut à cause du nombre des étudiants qui est en perpétuel hausse. Quatre étudiants sont entassés dans une seule chambre, alors que la capacité de cette dernière est de 2 lits, selon les normes”, fera encore remarquer un résident qui passe le Ramadhan dans une résidence à cause des examens de rattrapage. Pour les responsables de l'université les Frères-Mentouri, la rentrée universitaire sera marquée par la réception de la nouvelle résidence universitaire Ali-Mendjeli 4, une infrastructure jugée moderne et convenablement équipée. “Cette nouvelle structure d'accueil contribuera, sans aucun doute, à la résolution du problème de la surcharge, enregistrée à travers les différentes résidences universitaires”, selon un des responsables qui arrive difficilement à cacher ses appréhensions. Constantine est classée deuxième ville universitaire au regard du grand nombre de résidences universitaires implantées. En effet, on compte 12 cités U et 3 annexes. Ces dernières sont gérées, depuis quatre ans, par deux directions des œuvres universitaires. Elles sont réparties à l'intérieur de la ville des Ponts et au niveau des localités de Aïn S'mara, de Khroub et de la Nouvelle ville Ali-Mendjeli. La gestion du secteur, très sensible, est marquée chaque année par des faits saillants où, à la contestation estudiantine, s'ajoutent des scandales liés à l'utilisation des deniers qui leur sont destinés. Du coup, l'instabilité caractérise l'encadrement de ces mégapôles para-hôteliers. D'ailleurs, le directeur général de l'Office des œuvres universitaires et le nouveau directeur des œuvres universitaire Constantine-Khroub ont été désignés récemment. Quant à la surcharge, elle est devenue un phénomène spécifique à la majorité des cités universitaires de Constantine, à l'instar des autres villes universitaires du pays. Malgré la réception d'une cité universitaire d'une capacité de 2 000 lits, chaque nouvelle rentrée universitaire, le problème de surpeuplement aux niveaux desdites résidences est toujours présent. Pour l'insécurité au sein des cités U, les agressions et les vols, comptabilisés durant ces dernières années, sont légion. “En plus des problèmes de surcharge, qui se posent avec force au niveau de la majorité des résidences U, on constate d'autres liés à l'insécurité et aux intrus”, continue d'expliquer notre interlocuteur. “Il ne se passe pas un jour sans qu'une protestation est signalée dans une résidence pour exiger plus de sécurité”, soutient de son côté un étudiant syndicaliste. A. B.