Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a revisité les réformes économiques qui sont en cours ces dernières années en Algérie, à l'occasion d'une interview qu'il a accordée au cabinet britannique Oxford Business Group. Le MIPI est ainsi revenu longuement sur les différents chantiers ouverts dans divers domaines, comme le processus des privatisations, la réforme du secteur bancaire, la mise à niveau des entreprises économiques, le développement du secteur de la PME/PMI ainsi que d'autres dossiers importants comme la gestion du foncier industriel. A une question sur le train des privatisations que mène le gouvernement, Temmar répondra que " le but de (la) privatisation n'est pas l'argent mais la recherche de partenariats stratégiques et l'innovation ". Dans ce sillage, le ministre a fait savoir que depuis 2003, 191 privatisations totales ont été effectuées, 33 autres opérations d'ouverture du capital à plus de 50%, 1 opération à moins de 50%, 69 entités économiques ont été reprises par les travailleurs, 29 joint-ventures et 83 autres opérations de ventes d'actifs à des acquéreurs privés. " En 2007, nous avions finalisé approximativement 68 opérations de privatisation totale, 13 partielles, 9 joint-ventures et 20 ventes d'actifs ", a ajouté le ministre avant de faire état d'une autre trentaine de privatisations ayant été finalisées courant 2008. Sur un autre chapitre, le ministre a évoqué le rôle du secteur bancaire dans le processus des réformes économiques, notamment en matière de financement de l'investissement en soulignant que " nous travaillons à la mise en place d'un marché des capitaux et nous en avons finalisé les études. Nous en avions identifié une entreprise publique qui est la Sofinance et deviendra la banque d'investissement qui aidera les investisseurs dans les différentes régions ". Concernant la modernisation du secteur bancaire en Algérie, le ministre de l'industrie et de la promotion des investissements s'est dit satisfait de l'arrivée des banques étrangères sur le marché national en citant l'exemple de " Société générale et de BNP Paribas qui ont débuté avec une seule agence, il y a à peine quatre années, (mais ont connu) une expansion à plus de 30 agences ". Le processus d'ouverture du capital des banques publiques n'a pas été omis par le MIPI qui a déclaré à ce sujet que " nous visons la privatisation partielle de banques publiques. Des parts du CPA devaient être cédées, mais quelques unes des banques ayant manifesté un intérêt se sont retirées du processus, principalement à cause de la crise des subprimes. (…) Néanmoins nous estimons, présentement, commencer avec prudence par la privatisation d'environ 30% de la banque de développement local (BDL). " L'autre dossier prioritaire, de l'avis du ministre M. Temmar, est celui relatif à la mise à niveau des PME/PMI afin de les rendre plus compétitives à l'ombre de l'ouverture de l'économie nationale sur le marché étranger. " Nous avions identifié 2 500 entreprises devant être mises à niveau qui doivent être prises en charge durant les trois prochaines années ", a déclaré ainsi le MIPI à OBG. Cependant, Temmar rappellera que la diversification de l'économie nationale et des sources de revenus demeurera une priorité, car, " nous souhaitons développer une économie en dehors du secteur des hydrocarbures ", dira-t-il.