"Vous aurez l'occasion de connaître la substance du texte du projet de révision, soumis par le Président, dans un délai qui ne dépassera pas les quinze jours du mois du mois courant". C'est ce qu'a révélé, hier, le chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia. Dans une déclaration à la presse, en marge de la cérémonie commémorative du 54e anniversaire du déclenchement de la lutte de Libération nationale, Ouyahia a déclaré que les travaux préparatoires devant permettre au projet d'atterrir devant le Parlement "ne demandent pas beaucoup de temps", ajoutant que "tout sera réglé avant la fin du mois en cours". Ce qui confirme que la révision du texte fondamental de la République sera vraiment partielle et limitée et que les amendements sont déjà définis et précisés. Dans ce cadre, il a ajouté que le président de la République a annoncé la décision et "nous allons traverser différentes étapes, à savoir le Conseil des ministres, puisqu'il s'agit d'un projet de loi, le Conseil constitutionnel qui doit émettre son avis sur cette révision et, enfin, le Parlement pour adoption". Donc, le président de la République présentera son projet de loi portant révision partielle et limitée de la constitution au conseil des ministres dans les quinze jours à venir. Par ailleurs , interrogé en sa qualité de secrétaire général du Rassemblement national démocratique, Ouyahia s'est dit "confiant" quant à l'adoption du projet par le Parlement, estimant que "ce sera l'affaire des partis politiques et non des institutions". "Il faudra cravacher dur pour gagner la bataille", précisera-t-il. Il faut dire que les partis de l'alliance présidentielle, notamment le RND, le MSP et le FLN, qui constituent la majorité au Parlement, ont déjà indiqué et affiché leur soutien à l'initiative du président de la République. Quant à l'opposition, qui reste minoritaire, elle n'a pas adopté une position unifiée, puisque, si le RCD a rejeté la démarche de Bouteflika, le Parti des travailleurs n'a toujours pas tranché et attend plus d'éclairage sur le projet. La révision partielle de la Constitution sera donc proposée au Parlement, après avis motivé du Conseil constitutionnel, conformément aux dispositions de l'article 176 de la Constitution afin "d'enrichir le système institutionnel avec les fondements de la stabilité, de l'efficacité et de la continuité". La révision partielle de la Constitution vise, selon le chef de l'Etat à mettre à l'abri les symboles de la Révolution du 1er Novembre 1954 contre toute tentative de marchandage politique. Il s'agit également d'une révision de la relation entre les autorités sans toucher aux grands équilibres, d'une clarification des relations et des prérogatives du pouvoir exécutif. Selon le Président, il est utile d'instaurer un pouvoir exécutif cohérent qui puisse prendre ses responsabilités pour exécuter les différents programmes vite et sans contradictions dans les prérogatives et éviter les retards dans leurs mise en œuvre En outre, la révision vise, selon Bouteflika, à permettre au peuple de dire son avis et faire le choix de son candidat. Ce qui veut dire que l'amendement de la Constitution touchera l'article 74 relatif au nombre de mandats. C'est ainsi que le chef de l'Etat pourra se présenter comme candidat pour la troisième fois aux élections présidentielles de 2009. Le Président introduira aussi un nouvel article relatif à la représentation de la femme dans les institutions politiques élues.