Le secteur de BTPH, névralgique soit-il, continue de connaître une situation alarmante. Frappé de plein fouet par la flambée des prix des matériaux de construction, ce secteur fait également face à de graves entraves de certaines institutions telles que les banques et l'administration fiscale.En outre, ce qui a fortement contribué à perturber ce secteur déjà fragilisé, la marginalisation et l'exclusion que subissent les entreprises nationales par rapport aux entreprises étrangères dans l'octroi des marchés. La non-application des textes de révision du code des marchés publics, qui demeure l'un des obstacles majeurs, malgré les précédents appels, de l'Association générale des entrepreneurs algériens, serait à l'origine du problème. Force est de constater les multiples problèmes entravant le secteur. Il est certain que les capacités et aptitudes des entreprises, algériennes à répondre aux besoins du programme ambitieux de construction que l'Algérie a entrepris ne seront que compromettantes. Plus grave encore, 10% à 15% des entreprises nationales ont été contraintes d'arrêter leurs activités. D'autres entreprises asphyxiées et qui n'arrivent plus à surmonter cette crise ont changé d'activité à défaut de fermer définitivement et sont passées sous une autre raison sociale. Même les entreprises qui activent et opèrent dans la charpente ne sont pas épargnées et connaissent également de multiples problèmes qui risquent de générer à court terme des conséquences aussi catastrophiques qu'irréparables. Face à la gravité de la situation dans ce secteur stratégique, l'AGEA interpelle le chef du gouvernement sur l'éventuelle paralysie totale d'autres chantiers et les conséquences sur les délais des programmes sensibles, dont le million de logements. C'est du moins ce qui ressort de la réunion du bureau national de l'AGEA, qui s'est tenue, hier, au siège de l'association, et ayant regroupé le président et les directeurs des bureaux exécutifs de wilaya. A l'issue des travaux de cette séance, un état des lieux a été établi et des recommandations ont été formulées. Parmi les recommandation, on peut citer la problématique aiguë qui affecte le secteur du BTPH dans notre pays, appelée à une prise en charge concrète et imminente par la chefferie du gouvernement, une compensation doit impérativement suivre comme aide aux entreprises qui demeurent en activité à ce jour, selon une nouvelle stratégie qui sera élaborée en fonction d'un fichier qui doit reprendre toutes les entreprises, recenser leurs problèmes et y apporter des solutions durables. Ces compensations doivent inclure la revue à la baisse des charges fiscales et parafiscales. L'AGEA appelle à la prise en charge, pour le besoin de régularisation par l'institution compétente (administration des impôts), des dossiers en suspens depuis 2006 et en possession des entreprises pénalisées. Doit figurer également parmi les compensations, l'application des textes révisés du code des marchés publics 02/250 que devront faire ressortir des règles protégeant les intérêts de l'entreprise et permettre à celle-ci d'avoir une solide assise comme protection de ses droits et prérogatives vis-à-vis de tout interlocuteur. L'AGEA estime également que les banques nationales doivent impérativement conférer des facilités aux entreprises qui en formulent des demandes de prêts, notamment en ce qui concerne les taux d'intérêt. Devant le déficit d'ouvriers qualifiés, l'AGEA réitère sa totale et entière disponibilité à s'associer à un programme de formation qui sera élaboré conjointement avec le ministère de la Formation professionnelle et le ministère du Travail dans le cadre de la politique d'insertion de jeunes. Concernant les relations extérieures et dans le cadre de l'accord signé entre l'AGEA et l'association espagnole ASECAM en août 2008, une commission mixte qui devra piloter et mettre en exécution les objectifs conclus dans l'accord-cadre est en phase de création. L'AGEA interpelle à nouveau, par la même occasion, le ministère des Affaires étrangères sur la nécessité d'assister et accompagner l'association afin d'ouvrir des comptoirs d'affaires en Afrique. Pour l'année 2009, l'AGEA assurera une formation du personnel de l'entreprise et également la formation de management au sein d'un institut américain reconnu mondialement (CRESTCOM) ainsi qu'une aide pour faire adhérer l'entreprise au processus du programme de mise à niveau initié et associe avec le partenaire ANDPME. L'organisation patronale s'engage également à promouvoir et appuyer l'entreprise ayant une initiative d'opportunité d'exportation vers le continent africain dans le cadre de l'ouverture prochaine par l'AGEA d'un comptoir d'affaires prévu au Cameroun, en étroite collaboration avec l'Algex. Elle appelle également à la prise en charge de toutes transactions et démarches douanières (post-acheminement) avec la contribution de la Nationale Shipping Agency (Nashco) filiale de Cnan Group. En outre l'AGEA se chargera d'un accompagnement financier et logistique auprès de FGAR, CGCI, CAAR et la SAA.