La transition entre l'administration Bush et celle de Barack Obama se fera "sans heurts" pour permettre la poursuite des efforts contre la crise financière, "priorité numéro un" de la future équipe, a assuré la Maison Blanche.La transition devrait être au coeur de la rencontre prévue lundi après-midi à la Maison Blanche entre les deux hommes. C'est la première fois que M. Obama s'y rendra depuis qu'il est devenu le premier Noir élu président des Etats-Unis."Ils se rencontreront en privé dans le bureau Ovale. (...) Je sais que le président (Bush) veut faire part au président élu Barack Obama de ses vues sur certaines questions importantes", a indiqué M. Bolten. Ces entretiens auront lieu quelques jours seulement avant le sommet sur la crise économique des dirigeants de 20 pays industrialisés et d'économies émergentes, le 15 novembre à Washington, auquel ne participera pas M. Obama, son équipe ayant rappelé qu'"il n'y a qu'un seul président à la fois". Mais M. Obama a clairement exprimé sa volonté de s'attaquer de front à la crise financière. Il a ainsi assuré aux Américains que son gouvernement "se mettra(it) au travail dès le 20 janvier parce que nous n'avons pas un instant à perdre". M. Obama prendra ses fonctions le 20 janvier mais son équipe et l'administration du président George W. Bush ont déjà commencé à travailler ensemble. Confrontés à la plus grave crise financière depuis celle de 1929, les Etats-Unis ne peuvent se permettre de revivre les premiers mois de la première présidence Clinton (1993-1997), qui avaient été chaotiques en raison du manque de préparation de la nouvelle équipe dirigeante. Interrogé à ce sujet sur la chaîne C-Span, le secrétaire général de la Maison Blanche Joshua Bolten a affirmé que des contacts avec l'équipe de M. Obama avaient été établis bien avant le résultat de l'élection présidentielle. "Notre travail, qui a commencé il y a des mois et que nous continuons maintenant de manière rapprochée avec l'équipe de M. Obama, est de faire en sorte que (la transition) se passe sans heurts", a-t-il déclaré dans l'émission Newsmakers. "Parce que si une crise éclate le 21 janvier", au lendemain de l'investiture de M. Obama, "il y en aura qui devront répondre. Nous devons faire en sorte qu'ils soient aussi bien préparés que possible", a dit M. Bolten. Mais avant même le passage de témoin, le chef de l'équipe de transition de M. Obama, John Podesta, a indiqué dimanche que le président élu examinait les décisions du président Bush, notamment concernant les forages pétroliers et qu'il pourrait les remettre en cause une fois investi. "La priorité numéro un est l'économie", a renchéri dimanche sur la chaîne ABC Rahm Emanuel, qui succédera à Joshua Bolten à la Maison Blanche. Interrogé sur la crise de l'industrie automobile américaine, celui-ci a estimé que des mesures étaient possibles avant même que M. Obama n'entre en fonction. "Washington doit penser à accélérer la fourniture des 25 milliards de dollars promis pour rénover l'outil de production vers des véhicules plus économes en carburant", a-t-il déclaré sur CBS. Dans plusieurs émissions politiques télévisées dimanche, les conseillers d'Obama ont insisté également sur la volonté d'ouverture du nouveau président qui pourrait prendre dans son administration des représentants de différents horizons politiques. M. Emanuel a ainsi estimé que l'administration Obama allait "gouverner de façon non partisane". L'idée de maintenir dans ses fonctions l'actuel secrétaire à la Défense Robert Gates revient ainsi avec insistance. "Je suis sûre que l'administration (Obama) comprendra des gens de différents horizons", a dit Valérie Jarrett, la co-présidente de l'équipe de transition de M. Obama sur NBC.