La "troïka" du gaz créée récemment par la Russie, l'Iran et le Qatar doit contribuer à stabiliser le marché et les cours mondiaux du gaz, a indiqué dimanche le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. "Nous voulons stabiliser le marché, atteindre un niveau de prix optimal qui soit acceptable à la fois pour les producteurs, les consommateurs et les intermédiaires", a souligné M. Lavrov. Le ministre russe s'est dit persuadé que la "troïka" formée par ces trois importants producteurs de gaz aurait un "effet d'assainissement sur les marchés du gaz dans le monde".Les trois pays avaient annoncé fin octobre la création de cette structure afin de dynamiser l'assemblée des exportateurs de gaz, sans la transformer pour autant en une organisation similaire à l'OPEP.Pour rappel, l'Iran, le Qatar et la Russie, gros producteurs de gaz, ont convenu récemment de former une "troïka" ayant pour objectif de dynamiser l'Assemblée des exportateurs de gaz, sans la transformer pour autant en organisation sur le modèle de l'Opep.Cette "troïka" sera un cadre pour discuter d'éventuels projets communs dans ce secteur. Cette "troïka" devrait s'inscrire dans le cadre du Forum des pays exportateurs de gaz qui existe depuis 2001. Ce Forum n'est pas comparable à l'Opep qui est dotée de statuts et dont les décisions s'imposent à tous les membres. La Russie, l'Iran et le Qatar disposent de 60% des réserves mondiales de gaz. Même s'il est bien dit que cette "troïka" n'a pas la prétention de se transformer en Opep du gaz, certains commentaires commencent à suggérer que les trois pays espèrent, à terme, parvenir à mettre en place une nouvelle organisation, aux statuts comparables à ceux de l'Opep. La coopération entre la Russie, l'Iran et le Qatar dans le secteur gazier suscite la préoccupation des pays occidentaux, qui redoutent qu'elle ne débouche sur la création "d'une Opep du gaz" et la formation d'un monopole du gaz naturel. D'ores et déjà, l'Europe et les Etats-Unis ont fait part de leur désapprobation vis-à-vis d'un tel regroupement. Selon eux, il pourrait mettre en danger la sécurité énergétique mondiale et donner lieu à des manipulations des prix. L'éventualité de la création d'une Opep du gaz entre l'Algérie, le Qatar, le Venezuela, l'Iran et la Russie avait déjà été évoquée, sans suite, au début 2007. En effet, de nombreux experts ont mis en doute la viabilité d'une organisation du gaz sur le modèle de celui du pétrole, dont l'objectif est de contribuer à moduler le prix du baril en jouant sur l'offre. Les contrats liant producteurs et consommateurs de gaz sont généralement à long terme, à cause du montant des investissements nécessaires pour l'acheminer. Le pétrole est virtuellement livrable d'un point du globe à l'autre, alors que le marché gazier est largement régionalisé.