Comment faire face à la crise financière mondiale après que le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, eut confirmé que l'Algérie a placé 135 milliards de dollars de ses réserves de change à l'étranger. Que risquent les réserves de change nationales placées ailleurs, si la crise perdure encore ? L'expert Abderrahmane Mebtoul tire la sonnette d'alarme sur l'impact de la crise sur le taux de croissance et plus particulièrement sur le sort des réserves de change. Selon Mebtoul, du fait de la persistance de la crise financière mondiale, l'Algérie ne serait point à l'abri. La crise aura des répercussions certaines sur l'économie nationale fin 2010. Le taux de croissance devrait être inférieur à 3% en 2008, et moins de 2% en 2009/2010 et les recettes de Sonatrach varieraient entre 40 et 50 milliards de dollars, mais ne pourrait verser avec son autofinancement qu'entre 20 et 25 milliards de dollars au Trésor public sur la base d'un cours du baril à 60 dollars, et moins si le cours est de 50 dollars. Les dépenses actuelles annuelles dépassant les 60/70 milliards de dollars, assistera forcément à de déchirantes révisions budgétaires. En effet la revue à la baisse de la croissance de l'économie mondiale concernera la totalité des pays. D'où l'importance de voir les réserves de change nationales qui peuvent servir de soupape de sécurité à court terme,( au maximum 2 années). Estimées officiellement fin juillet 2008 à 136 milliards de dollars (selon le FMI fin septembre 2008 à 150 milliards de dollars). Il est important de signaler qu'une partie de ces réserves de change n'est pas disponible immédiatement car placée à l'étranger, l'opinion publique ayant été informée seulement des 43 milliards de dollars placés en bons de trésor américain. Or le Ministre des Finances, selon la presse nationale, vient de lever le voile en annonçant officiellement en marge du Conseil Economique et Social le 10 novembre 2008 que 135 milliards de dollars auraient été placées à l'étranger. En outre, un retrait avant terme de ces montants selon les contrats internationaux bancaires donne lieu à une perte d'une partie des intérêts perçus . Comme vouloir retirer les 43 milliards de dollars placés en bons de trésor américain et les autres montants placés dans d'autres banques centrales pour vendre les obligations au niveau du marché occasionnerait avec la crise actuelle une décote pouvant varier entre 20 à 30% sinon plus sans compter, pour les bons de trésor américain , la dépréciation du dollar entre 30 et 50% par rapport à l'euro du fait des fluctuations ces sept ( 7) derrières années. Mebtoul a rappelé que le matelas de devises algérien (resserves de changes) serait composé à 45% en dollars américains, à 45% en euros, à 5% en yens et 5% en livres sterling. Or, le taux d'intérêts des avoirs algériens placés dans des structures garanties par les Etats est inférieur aux taux directeurs des banques centrales. Il était d'environ 2% pour les bons de trésor américain. Le taux directeur européen a été revu à la baisse à 3,25%. La BCE pourrait baisser une nouvelle fois son taux directeur d'un demi ou de trois quarts de point courant décembre 2008. Pour les dépôts en livres sterling, il devait être inférieur à 5%, le taux de la banque d'Angleterre a été revu à la baisse à 3% depuis le 06 novembre 2008. Pour les dépôts déposés au Japon et c'est là une hérésie et une très mauvaise gestion de nos réserves de change, contribuant au financement des entreprises japonaises à un taux presque nul ( pouvant jouer uniquement sur les fluctuations monétaires de l'appréciation, du yen par rapport au dollar) puisque le taux directeur de la banque centrale du Japon (BoJ) est resté inchangé depuis février 2002 avec un taux directeur à 0,50%,et vient d'être ramené depuis le 31 octobre 2008 à 0,30%. Ce d'autant que loin des déclaration euphoriques, il ne faut pas s'attendre à des investissements massifs étrangers à forte valeur ajoutée, .Pour preuve il y a un effet pour certains secteurs installés en Algérie comme avec la dissolution de Lacom par Orascom et Acilor Mital à Annaba de réduire sa production.