Le chef du gouvernement, qui est de surcroît secrétaire général du RND, un des partis de l'Alliance présidentielle, s'est remarquablement félicité de la révision de la Constitution, intervenue hier par voie parlementaire. En effet, dans l'allocution qu'il a prononcée lors de la cérémonie de l'adoption du nouveau texte de la loi fondamentale, Ahmed Ouyahia a affirmé que le projet de révision de la loi fondamentale soumis au Parlement est fidèle aux dispositions de la Constitution elle-même. Ceci se confirme du moment que la constitution de 1996, elle-même, contient une disposition donnant le feu vert au chef de l'Etat d'amender la loi fondamentale par voie parlementaire sans recourir à un référendum populaire. En effet, dans l'allocution qu'il a prononcée lors de la séance plénière consacrée au vote du projet de loi portant révision constitutionnelle, initié par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Ouyahia a laissé entendre que ce projet ne s'inscrit pas en contradiction avec les principes défendus jusque-là par la Constitution déjà en vigueur. En revanche, le projet en question "intervient dans le cadre du strict respect de la volonté souveraine du peuple algérien", a souligné le chef du gouvernement. En votant la Constitution de 1996, "le peuple a consacré tous les éléments qu'il jugeait immuables alors que les éléments restants demeuraient ouverts aux ajustements nécessaires ", a-t-il ajouté tout en définissant "en toute souveraineté les voies à suivre en la matière, soit par référendum ou à travers ses représentants élus", a également expliqué Ahmed Ouyahia. Cette révision partielle qui concerne 14 articles relatifs à 5 volets essentiels vise à "renforcer le processus de redressement (...) par le développement de l'assise constitutionnelle de la République algérienne", a déclaré en substance le chef du gouvernement. Il a, par ailleurs, estimé que cette étape vient couronner le processus de réconciliation nationale qui doit se poursuivre à la faveur d'un "renforcement du cadre constitutionnel". Le projet de loi, que les deux chambres du Parlement ont adopté hier en séance plénière, consacre pleinement, a encore ajouté le chef de l'Exécutif, "le droit souverain du peuple de choisir librement ses dirigeants et vise également à réorganiser, préciser et clarifier les rapports entre les constituants du pouvoir exécutif sans pour autant toucher aux équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions", a ajouté le chef du gouvernement. Pour justifier la légalité de l'action entreprise par le chef de l'Etat, en décidant d'amender la constitution de 1996 par voie parlementaire, Ahmed Ouyahia a rappelé que le projet de loi portant révision Constitutionnelle a emprunté la voie définie dans l'article 176, après avis préalable du conseil constitutionnel, qui est une institution de la République chargée de veiller au respect de la constitution, tout en rappelant aussi que le peuple auquel appartient le pouvoir exerce ce dernier par la voie du référendum ou par l'intermédiaire de ses représentants élus. "Tous ces rappels confirment que le projet de loi portant révision de la Constitution est l'aboutissement d'une application rigoureuse des dispositions de cette même Constitution", a conclu le chef du gouvernement.