La protection des ressources naturelles des régions steppiques contre les risques de dégradation et leur exploitation rationnelle a été la principale recommandation ayant sanctionné le colloque international sur la valorisation de la steppe en Algérie, qui a pris fin mercredi à Tiaret. Les participants à cette rencontre scientifique organisée par le laboratoire de biotechnologie en milieu semi aride de l'université "Ibn Khaldoun", ont plaidé pour la sensibilisation et la mobilisation de tous les acteurs locaux, notamment les riverains, autour des programmes de développement ciblant l'espace steppique. La stricte application de la réglementation régissant l'activité agropastorale dans les vastes zones steppiques, estimées à 20 millions d'hectares, a également figuré parmi les recommandations des participants venus de Syrie, d'Espagne, de France ainsi que de plusieurs établissements universitaires du pays. Il a été également mis l'accent sur la nécessaire implication des habitants des zones rurales dans les diverses approches de développement économique et social. Les participants ont préconisé à cet effet la mise en oeuvre de cycles de formation au profit de la population juvénile de ces zones en vue, ont-ils affirmé, de les initier aux techniques modernes susceptibles d'assurer une meilleure protection des ressources naturelles de la steppe. L'intensification des échanges d'expériences entre les établissements universitaires algériens et ceux des pays européens présentant des caractéristiques géo-climatiques similaires à l'instar de l'Espagne a été l'autre recommandation adoptée par les participants à ce colloque, qui ont également appelé à la nécessaire synergie entre la recherche scientifique et sa vulgarisation auprès des populations. Cette rencontre scientifique de deux jours a été marquée par la présentation de communications ayant permis de mettre la lumière sur l'impact des changements climatiques enregistrés ces dernières années sur le patrimoine faunistique et végétal en Algérie et dans le monde. Parmi ces communications figure celle présentée par un chercheur espagnol résumant les résultats d'un travail de recherche initié conjointement entre l'université "Ibn Khaldoun" de Tiaret et un établissement d'enseignement supérieur ibérique. L'étude en question, qui a consisté à analyser les gènes d'une espèce de grenouilles menacée d'extinction dans la région, a notamment révélé que cet amphibien a connu des transformations génétiques et biologiques notables, induits par ces bouleversements climatiques, a soutenu le communicant. Le chercheur syrien Hadj Ahmed (université de Damas) a évoqué, pour sa part, les spécificités propres à toute les espèces végétales tapissant l'espace steppique, en mettant en relief la similitude entre les expériences algérienne et syrienne représentées par l'érection de "barrages verts" aux fins d'endiguer l'avancée du désert. Cette expérience écologique a été toutefois sanctionnée de succès partiel en Syrie, en raison de la rudesse des conditions climatiques et du choix inapproprié de certaines espèces végétales et leur non conformité avec les caractéristiques pédologiques du sol, a-t-il expliqué.Le chercheur Othmane Mrah de l'université de Toulouse (France) a, de son coté, axé sa communication sur un micro-organisme d'une variété faunistique endémique à la steppe, dont l'exploitation intensive à l'aide de procédés chimiques est susceptible d'assurer des revenus conséquents aux agriculteurs, sans que cela ne puisse menacer l'équilibre bio-écologique du couvert végétal local, a-t-il indiqué.