La sidérurgie et plus particulièrement la fonderie et la transformation des métaux sont des activités de base pour une industrialisation solide et intégrée. Elles sont considérées comme un baromètre du développement d'un pays. Le groupe industriel Fondal est un des acteurs importants de la fonderie algérienne. Avec une capacité annuelle de production concernant la fonte de 17350 tonnes, 5000 tonnes d'acier, 250 tonnes de produits non ferreux et avec un capital social oscillant les 2 140 millions de dinars, le groupe, notamment ses deux filiales d'Oran (ALFON) et celle de Tiaret (ALFT) et en dépit de tout son apport, connaissent actuellement un bon nombre de problèmes. En effet, ces deux dernières souffrent de plusieurs aléas relatifs aux outils de production, la vétusté des équipements et la non-conformité aux normes technologiques actuelles. A cela s'ajoute également le déficit inhérent à la qualification des travailleurs. Autrement dit, et plus particulièrement, la filiale de Tiaret souffre de bradage et de la désindustrialisation. A ce titre, le P-DG du groupe Fondal, en l'occurrence M. Agsous Kamel, et le président-directeur général de l'ALFT de Tiaret, M. Amar Kacimi, n'ont pas loupé l'occasion de la tenue du la première édition du Salon international de la sidérurgie et métallurgie "Metalex" en Algérie, pour signaler l'urgence à sauver le secteur de la fonderie qui souffre tant sur le plan financier que structurel. Pour la sauvegarde de ce patrimoine industriel et sa propulsion au niveau des marchés mondiaux, "il nous paraît vital de formuler une mise à niveau de toutes les entreprises", a indiqué, hier, M. Agsous lors d'une conférence tenue en marge du Salon Metalex. Placée sous le thème "La fonderie algérienne outil d'intégration industrielle", cette conférence s'est constituée telle une tribune libre en vue de tirer la sonnette d'alarme sur les problèmes qui guettent, depuis plus d'une décennie, un secteur aussi névralgique que celui de la fonderie. Pour les deux conférenciers, il est urgent et impératif de mettre en œuvre, avec le concours de l'Etat, un programme de restructuration et de réhabilitation du marché national, de l'outil de production des entreprises qui disposent d'un tissu industriel (production, sous-traitance, commercialisation) ainsi qu'un programme spécifique de mise à niveau pour le secteur public. "L'Etat doit s'engager à accompagner avec une manière spécifique les sociétés. Notre domaine est plus stratégique et porteur. Son développement, faut-t-il le mentionner, renseigne sur le degré de l'industrialisation d'un pays", a-t-il ajouté. Selon les deux P-DG, les entreprises de fonderie doivent également bénéficier, en matière de mesures incitatives au plan d'assainissement financier, de mesures de régulation. Dans le même ordre d'idées, M. Kacimi dira que "depuis l'édification de ces entreprises, en 1983, le processus de production n'a connu aucune réhabilitation majeure". A noter que le groupe Fondal a atteint 25% de couverture nationale en matière de fonderie d'acier et cela peut servir à réaliser un saut qualitatif vers l'exportation. Toute cette désindustrialisation de ces sociétés nous laisse la voie de formuler une question pertinente à nos yeux. Est-ce que c'est pour les privatiser ? si ce sera le cas, ce serait alors un coup dur contre la stratégie d'industrialisation du pays.