La sidérurgie, la métallurgie et la transformation des métaux sont les activités de base pour l'édification d'une industrie solide et intégrée. Elles sont considérées comme le moteur et la mesure du développement industriel des nations. La tenue de la première édition du Salon international de la sidérurgie et métallurgie " Metalex " en Algérie se veut un signe de bon augure, il dénote une prise de conscience sur un secteur aussi névralgique et apparemment vulnérable que celui de la sidérurgie, notamment durant la conjoncture internationale actuelle générée par les retombées de la crise financière mondiale. A ce titre, une journée d'étude a été consacrée pour débattre de l'impact de cette crise sur le secteur. Organisée, hier, en marge du salon Metalex à la Safex et placée sous le thème "L'industrie de la métallurgie et la sidérurgie face à la crise financière mondiale", la conférence est animée par M. Aid El Achkar, secrétaire général de l'Union arabe du fer et de l'acier (UAFA), M. Chettih Messaoud, ex-P-DG de Sider et expert dans le secteur, ainsi que Kemal Agsous P-DG de Fondal. Pour M. Lachgar, l'industrie de la sidérurgie a vécu une embellie au cours des trois années passées avec des prix à la tonne de fer jamais atteints par le passé, ce qui a engendré une évolution rapide de la production mondiale. Mais les retombées de la crise actuelle ont créé une incertitude dans les prix de vente et dans la planification de production pour les années à venir. Le prix a baissé pratiquement de 50% pour ce qui est du rond à béton, et entre 20 et 30% pour les autres produits. Selon toujours lui, les conséquences négatives sur cette industrie, arabe en particuliers vont dépendre des potentialités de chaque société et de sa stratégie pour affronter cette crise. En effet, sur le plan arabe, la demande est assez importante que l'offre, ce qui est le contraire au niveau des pays occidentaux, mais "malheureusement, sous l'effet du déficit de liquidités certains projets sont actuellement arrêtés ou ralentis", a indiqué Lachgar. Dans ce contexte, le SG de l'UAFA a appelé les sociétés arabes activant dans le domaine de la sidérurgie et la métallurgie à créer des groupes industriels majeurs afin d'atténuer les effets de la crise induite par la baisse du prix du fer sur les marchés internationaux. En revanche, et selon M. Agsous, l'exercice de plusieurs projets, notamment de construction, entrepris par les pouvoirs publics par de grands opérateurs internationaux, mais aussi les importantes réalisations du secteur privé national ainsi que le maintien de tous ces projets pour l'année 2009, permettront d'amortir les retombées de la crise sur le secteur en Algérie. Selon lui, et pour ce qui est de l'entreprise Arcelor Mittal Algérie, la direction a procédé à l'application des mesures pour faire face à cette conjoncture, en l'occurrence la révision des contrats des entreprises et microentreprises liées à Arcelor Mittal Algérie. Dans la même optique, il a été décidé de geler tout achat par voie de sous-traitance, la suppression des frais de missions jusqu'à nouvel ordre. Mais il faut mentionner que tous les projets programmés dans le cadre du planning de croissance du groupe franco-indien dans notre pays seront maintenus. En revanche, " si la récession mondiale se confirme, on rentre dans la dépression, dans ce cas les cours du pétrole connaîtront des baisses très importantes au point d'affecter l'économie nationale, alors les entreprises doivent réduire les effectifs et reconfigurer, voire arrêter leurs activités", a-t-il fait savoir. Cependant, M. Chettih a réduit l'onde de choc des répercussions négatives de la crise financière sur le secteur de la sidérurgie en Algérie, à la trésorerie de l'ex-complexe d'El Hadjar ainsi que sur les importateurs privés, qui ont importé des quantités très importantes de fer quand il y a eu la flambée des prix. Alors qu'actuellement, les cours ont connu un chute vertigineuse. Cédé, en effet, sur le marché à 5600 DA le quintal de rond à béton, ce coût reste en deçà de son prix de revient réel. Par ailleurs, M. Chettih ,n'a pas loupé l'occasion de signaler que le groupe égyptien El-Ezz Steel est sur le point de lancer un complexe sidérurgique à Bellara (Jijel). Dans cette région, "El Iz" entend construire une usine de fabrication de rond à béton d'une capacité de 400 000 tonnes par an. En outre, deux autres projets sont en cours d'examen par les pouvoirs publics qui vont contribuer au développement de la production locale en Algérie.