Désormais, le gouvernement algérien doit être très vigilant dans ses négociations en ce qui concerne les projets d'investissement étrangers, notamment dans les secteurs dans lesquels les ressources rares, c'est-à-dire les hydrocarbures, sont utilisées. C'est ce qu'a affirmé, hier, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, en marge du forum d'affaires algéro-argentin. "Désormais, nous compterons chaque mètre cube de gaz que nous devons mettre à la disposition des investisseurs étrangers dans des projets de partenariat". En marge du séminaire sur les opportunités de coopération et d'investissement entre l'Algérie et l'Argentine, tenu hier, à Alger, à l'occasion de la visite d'Etat qu'effectue la présidente de l'Argentine en Algérie, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements a démenti toutes les rumeurs évoquant des désaccords avec le président de la République pour ce qui est de l'application des orientations économiques, notamment pour ce qui est de l'investissement et des privatisations. "On a dit, pour des raisons ou autres, que Temmar est en train de mettre en œuvre une politique différente de celle du président de la République. Je tiens à préciser que celui qui m'a nommée est le Président et donc, il est inimaginable que je puisse mettre en œuvre une politique différente de celle du chef de l'Etat". Cependant, "il est clair que nous avons appris à travailler avec les investisseurs internationaux, et il est clair que nous avons décidé d'organiser les conditions de l'économie nationale de telle sorte à toujours préserver l'intérêt de la nation", a-t-il ajouté. A ce titre, il a réaffirmé que dans le cadre des rapports avec les investisseurs, le Président était très clair en décidant que l'Etat algérien doit être majoritaire dans les projets d'investissement et "mon travail est d'appliquer les décisions du Président qui ont pour objectif de préserver les intérêts de la nation et ceux-là priment" a-t-il dit. Il ajoutera, dans ce contexte, et concernant les récentes mesures prises par le gouvernement pour ce qui est de l'obligation d'allouer à l'Etat la majorité des parts dans les projets en partenariat, que cette mesure ne sera pas rétroactive et ne concernera pas les contrats déjà signés. Dans ce contexte, il a affirmé que le gouvernement algérien ne va pas revenir sur les anciennes décisions. Les nouvelles mesures concerneront les projets qui sont au stade de négociations, notant que les décisions du chef de l'Etat ne seront pas formulées dans des textes, puisqu'il s'agit de négociations. Avant de préciser qu'il ne s'agit pas de réviser le code des investissements qui existe actuellement même si cela est possible. Pour ce qui est du partenariat et de l'opération d'ouverture du capital des entreprises publiques, M. Temmar a déclaré qu'il n'y a aucune politique en dehors du gouvernement, ajoutant que les décisions de dissolution d'entreprises publiques reviennent au Conseil national de l'investissement (CNI). Interrogé sur la mise en œuvre de la nouvelle stratégie industrielle, le ministre a souligné qu'une telle opération n'est pas facile, parce que c'est un domaine extrêmement sensible qui touche la société algérienne et l'Etat algérien et donc chaque texte est l'objet de discussions extrêmement approfondies. Toutefois, comme il nous l'avait bien affirmé, les textes relatifs à ladite stratégie sont prêts, et les mesures de la politique économique sont formulées et "nous allons systématiquement les présenter au gouvernement". "Nous aurions pu aller plus en avant mais nous aurions dérangé les collègues sans pour autant régler les problèmes", a-t-il ajouté. En tout cas, selon le ministre, l'opération de création de 13 champions économiques touche à sa fin. Les entreprises sont prêtes et identifiées. Tout ce qui concerne l'opération a été finalisé que ce soit les volets relatifs aux études, les business plans, les domaines d'intervention et les conditions financières. Ces entreprises interviendront dans divers secteurs, notamment l'industrie et les travaux publics. Il ne reste plus que l'accord du gouvernement. Par ailleurs, et pour ce qui est de la coopération économique avec l'Argentine, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements a invité les Argentins à investir en Algérie dans tous les domaines et participer au processus de privatisation. A noter que les Argentins ont affiché leur intérêt pour l'énergie et les phosphates au moment où l'Algérie veut un partenariat dans différents domaines, notamment les céréales, les produits laitiers, les huiles et les viandes rouges dans un contexte marqué par l'augmentation des importations de l'Algérie estimées à 900 millions de dollars, tandis que celles de l'Argentine sont de 100 millions de dollars.