Comme chaque année, à quelques semaines de l'Aïd El Adha, les prix de l'ovin occupent les esprits. Cher, moins cher, abordable, chacun sa bourse et son appréciation. Cela devient une situation à laquelle le commun des Algériens s'adapte malgré lui au fil du temps.Quoi qu'il en soit, certains réflexes ont la peau dure. C'est le cas du trafic et de la spéculation. Les maquignons occasionnels ont d'ores et déjà squatté les marchés en perspective d'affaires juteuses.Certains maquignons associés à des personnes étrangères à l'élevage ont déjà acheminé des milliers de têtes d'ovins de Djelfa, Biskra, Laghouat, et ont commencé l'engraissement dans les bergeries, les hangars et même dans des garages loués dans des fermes. En clair, les spéculateurs s'organisent en ce moment pour la grande saignée des petites bourses.Le recours à l'engraissement de l'ovin et très courant. Pire encore, il se fait tous azimuts. Certains éleveurs, sans scrupule n'hésitent pas à employer les grands moyens, peu importe pour les contre-indications. En tout état de cause, une viande d'ovin nourri à l'aliment classique, un cocktail d'orge, de maïs, de son et de blé tendre, ou l'aliment type Onab supplémenté en vitamines et oligoéléments, est loin de valoir celle d'un ovin nourri naturellement à l'armoise et autres herbacées. Les plus avisés d'entre les professionnels qui pratiquent l'engraissement - ni rapide ni lent et avec des effets moins perceptibles sur la viande que ceux déjà énoncés - optent pour une supplémentation équilibrée : un tiers de " finition ", un tiers de farine de son et un tiers d'orge, de blé tendre ou de maïs. Bien que cela s'avère également coûteux. C'est ce qui poussent les éleveurs à recourir à certains aliments qui peuvent s'avérer dangereux pour la santé publique, comme c'est le cas pour l'aliment de croissance destiné au poulet de chair, appelé communément " la finition ". En plus clair, l'offre en aliment du bétail est actuellement inférieure à la demande.. Par conséquent, cela se répercute sur les prix de l'ovin. Pourtant, le gouvernement avait pris des mesures en lançant un programme d'importation de 300 000 tonnes d'orge. Ce programme a été mis à la disposition des éleveurs de la steppe, des Hauts-Plateaux et des régions agropastorales de toutes les wilayas du pays.Les Comités de contrôle et de certification des semences et des plantes (CCCS) sont chargés de son application sur le terrain. A rappeler, par ailleurs, qu'il y'a eu plusieurs dispositions gouvernementales en faveur des éleveurs. Un programme en cours est chargé d'approvisionner de façon régulière les CCCS afin de satisfaire la demande. Sous tutelle de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) au niveau local, mais de gestion autonome, ces organismes recensent les besoins des éleveurs par zone d'élevage, sur présentation de leur carte d'éleveur et des certificats de vaccination de leur cheptel. Ces dernières pièces prouvent l'existence du cheptel et le nombre de têtes à nourrir.En 2008, l'Etat a octroyé aux agriculteurs une aide évaluée à 30% et un autre programme de soutien est en cours d'élaboration. Il contient de nouvelles mesures qui seront connues et applicables avant la fin de l'année en cours.