À moins de deux semaines de l'Aïd El Adha, les bordures des axes autoroutiers de la capitale commencent d'ores et déjà à accueillir les troupeaux de moutons venant principalement des régions intérieures du pays. Exceptée l'année dernière où les prix étaient plus au moins abordables (15 000 à 20 000 DA), l'Algérien est habitué chaque année, à l'approche de la fête de l'Aïd, de voir les tarifs de l'ovin augmenter brusquement. Chargé dans des camions et camionnettes, le cheptel, venu des wilayas de l'intérieur du pays, essentiellement de Djelfa, Laghouat et Médéa, arrive à la conquête de leurs futurs maîtres. Le scénario auquel on a assisté l'année dernière se produit encore une fois en cette fin d'année 2007. Les mêmes faits et gestes des maquignons, les retrouvailles entre les producteurs et les chevillards, le contact de ces derniers avec les clients potentiels s'effectuent, en effet, dans plusieurs endroits, souvent non autorisés, des communes et autres localités. Cependant, ce qui diffère d'année en année reste incontestablement les prix pratiqués par les différents intervenants. Les prix enregistrent une hausse importante durant, notamment, les quelques jours qui nous séparent du jour du sacrifice. À titre d'illustration, cette année les prix qui sont proposés à ce jour oscillent entre 25 000 DA et 50 000 DA. Trop cher pour les petites et moyennes bourses. Dans d'autres lieux, le prix minimum est de 25 000 DA pour un mouton moyen. Les plus costauds et les plus beaux sont, tenez-vous bien, proposés à plus de 60 000 DA ! Qui dit mieux ? Les enchères sont ouvertes à longueur de journée. Au grand dam des petites bourses, aucun contrôle des prix n'est autorisé. Les raisons de la flambée des prix de l'ovin évoquées comme à chaque fois sont multiples. De la cherté de l'aliment de bétail en passant par la multiplication des revendeurs et le commerce transfrontalier des bêtes, les acheteurs ont eu droit à des explications hors du commun. Selon certains spécialistes, la valeur de l'ovin subit une hausse de plus de 40%, dans une première phase, dès son arrivée à Alger. A cela, il y a lieu d'ajouter le phénomène des intermédiaires qui n'attendent que cette occasion pour s'enrichir davantage en revendant les bêtes à un prix double, voire plus. L'autre raison de la hausse a trait au manque de cette espèce animale. L'offre n'est pas aussi suffisante que l'on croit. Tous les jours des troupeaux de moutons quittent le pays et traversent les frontières pour atterrir chez nos voisins marocains et tunisiens