Dans dix ans, l'Algérie aura sa centrale nucléaire dédiée à l'électricité, c'est ce que a affirmé le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, lors de l'ouverture de la 6e Conférence stratégique internationale (CSI). Selon lui, la construction de cette centrale interviendra après l'adoption, prévue début 2009, par le gouvernement, du projet de loi sur l'énergie nucléaire. S'agissant de la question du financement le texte prévoit, au début, que les entreprises privées et publiques prennent en charge le financement des petits projets, alors que l'Etat financera les projets coûteux. De sa part, le consultant au groupe Sonatrach, M. Mahmoud Lomri, a affirmé que ce projet de loi devrait lever les contraintes financières face au développement de l'énergie nucléaire civile en Algérie grâce, essentiellement, à la pérennisation de la recherche dans ce domaine et qui serait garantie par l'Etat. En outre, le potentiel de l'Algérie d'uranium est estimé à quelque 30.000 tonnes concentrées essentiellement dans l'extrême sud de l'Algérie, demeure sous-exploré et nécessite un renforcement de l'activité minière amont. Actuellement, le nucléaire représente 14% de l'énergie électrique produite dans le monde. Pour le directeur de marketing du groupe nucléaire français (Areva), M. Jacques de Mereuil, qui a axé son intervention sur cet aspect en mettant en exergue la nécessité de mobiliser d'importants fonds pour les investissements en amont, notamment la recherche et l'exploration d'uranium ou encore la construction de centrales. Outre cela et dans le même sillage, un accord de coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire à usage pacifique a été signé entre l'Algérie et l'Argentine, l'accord porte, entre autres, sur le développement du centre de recherche nucléaire à des fins pacifiques, Nour, de Draria, que l'Argentine a construit en 1984. Pour rappel, le centre est doté d'une puissance de 3 mégawatts. Les réserves de l'Algérie en uranium sont estimées à 26 000 tonnes, soit 1% des réserves mondiales. Il faut dire que l'Algérie compte se lancer dans le nucléaire civil. En effet, l'agence gouvernementale le Comena gère les deux réacteurs existants en Algérie sont sous la garantie de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) qui les inspecte régulièrement. De plus, l'Algérie a signé avec l'AIEA deux accords de garantie pour les réacteurs, Nour implanté à Draria et Es-Salem à Aïn Oussera, deux conventions sur la notification d'accidents et sur l'assistance technique en cas d'accident et une convention sur la sûreté nucléaire. L'Algérie a signé, en janvier 2005, le traité de non-prolifération nucléaire, adopté en juillet 1968. Le protocole additionnel ne devrait pas tarder à être signé par l'Algérie. A rappeler que la coopération avec l'AIEA s'est développée après la création, en 1982, du Haut commissariat aux énergies nouvelles. L'AIEA, dont l'Algérie est membre depuis 1963, avait financé, dans les années 1980, l'acquisition d'équipements et la formation de plusieurs centaines de chercheurs et techniciens dans le domaine du nucléaire.