Après une légère accalmie, voilà que les prix des matières premières reprennent une courbe ascendante. Une tendance qui tend à se généraliser que ce soit pour les métaux ou bien pour les produits agricoles. Concernant ces derniers et plus précisément pour ce qui est des céréales, les marchés sont fébriles. En octobre, on observe une nouvelle dégradation des perspectives de production mondiale pour le blé et les stocks mondiaux des 3 grandes céréales continuent de décliner. Le maïs a repris la course au sommet entamée la semaine dernière à la Bourse de Chicago et la céréale flirte à nouveau avec le record atteint vendredi, le contrat décembre a pris 14 cents au cours de la séance, au delà des 342,25 cents le boisseau, soit le plus haut niveau depuis dix ans. Les dernières estimations sur le niveau de la production américaine sont publiées aujourd'hui, tout le monde s'attend à une révision à la baisse des récoltes 2006, ce qui explique la nervosité des marchés. Ce n'est pas tant le défaut de l'offre causé par la sécheresse qui taraude le négoce mais la pression toujours plus forte de la demande. Avec une production de 244 millions de tonnes il y a quelques années seulement les Américains couvraient amplement leurs besoins intérieurs ainsi que ceux du marché mondial où ils sont les premiers exportateurs, mais aujourd'hui une production équivalente, soit ce à quoi on s'attend pour cette campagne, ne suffit plus pour calmer la gourmandise des amateurs de pop corn et surtout pour alimenter la filière des biocarburants qui repose essentiellement sur le maïs aux Etats-Unis. Les prix des orges sont restés quant à eux très fermes avec une hausse de 15 €/t en octobre sur des qualités fourragères, et de 20 € pour les orges de printemps. L'écart de 22 € entre les orges fourragères et les blés se resserre et n'est plus que de 16 € début novembre. Côté métaux c'est le zinc qui galvanise le marché. Le cours est d'ailleurs à 4 200 dollars la tonne pour une livraison dans trois mois, c'est le plus haut sommet jamais enregistré pour ce non-ferreux depuis son introduction sur le marché des métaux de Londres en 1915. Ce point culminant a été atteint la semaine dernière à l'issue de plusieurs séances consécutives de hausse. Selon les experts, le zinc ne se contente plus de galvaniser l'acier, c'est son principal usage industriel, il galvanise aujourd'hui les cours de tous les métaux, prenant la relève du cuivre qui a mené la danse des non-ferreux au début de l'année. Dans la foulée du zinc, le plomb, dont le destin est souvent lié au premier puisqu'ils sont extraits des mêmes gisements, a également établi un record à 1 655 dollars la tonne le 1er novembre. L'or n'est pas en reste. En un mois, le cours s'est apprécié de 9%. Hier à Londres, il a frôlé le seuil des 630 dollars l'once avant de se replier à 625 dollars à la fin de la séance. D'ici à la fin de l'année, il reste un fort potentiel de hausse selon les experts partisans de la bulle du marché de l'or, c'est-à-dire persuadés que la hausse sera de longue durée. Depuis le sommet atteint en mai dernier, à 730 dollars l'once, le marché patine. Le voilà ragaillardi. La faiblesse du dollar favorise les placements en or car les investisseurs se couvrent ainsi contre l'inflation, la vigueur du pétrole produisant les mêmes effets. Si les investisseurs considèrent à tort ou à raison que le métal jaune constitue une assurance contre les aléas de la vie économique, ils sont aussi à l'écoute d'un marché physique porteur.