La 5e édition du colloque international "soufisme, culture et musique" se tiendra du 14 au 17 décembre à la maison de la culture Mouloud Mameri à Tizi-Ouzou. Initié par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), ce colloque abordera cette année le thème de "la chevalerie spirituelle dans l'ordre rahmani", précise le CNRPAH sur son site internet. Le colloque verra la participation d'une cinquantaine d'éminents chercheurs nationaux et internationaux venant notamment des pays musulmans comme la Turquie, l'Iran, le Sénégal, l'Albanie, l'Azerbaïdjan, l'Ouzbékistan, du Maghreb, d'Europe et d'Asie dont la Chine et l'Inde. Il est attendu comme durant les quatre précédentes éditions organisées à Mostaganem, Tlemcen, Béjaïa et Alger, sous l'égide du ministère de la Culture, la participation de troupes de chant soufi locales, nationales et internationales qui vont agrémenter les veillées spirituelles de cette manifestation culturelle que connaîtra la ville de Tizi-Ouzou. Selon le président du Comité scientifique de coordination du colloque, le Dr. Zaïm Khenchelaoui, le thème choisi pour cette édition portera sur l'apport de la chevalerie spirituelle à l'éclosion du mouvement de libération national notamment en Kabylie qui, dès 1830, devint le foyer de multiples révoltes consécutives à l'invasion de l'Algérie par les troupes françaises. Seront également abordés d'autres aspects mystiques inhérents à l'expérience visionnaire en islam qui caractérise "la religiosité spécifique à cette région fidèle, connue pour être un terroir historique de zaouïas, de sanctuaires maraboutiques, de séminaires coraniques et pour avoir su tenir bien haut la bannière de sainteté frappée de l'étoile et du croissant", a ajouté le Dr. Khenchelaoui. Il a estimé, dans sa présentation de la problématique que débattra le colloque, que "la connaissance des ordres chevaleresques, fondés sur une vision universaliste du monde, devient aujourd'hui, d'une importance vitale, au moment même où nos sociétés sont confrontées aux fléaux liés à la mondialisation sauvage et au choc des civilisations qui en résulte". "Ce colloque ouvre donc à la science et à la société la possibilité de comprendre notre passé et de participer à l'immense entreprise de reconquête de notre avenir et de réconciliation avec notre présent dans un esprit de dialogue, de tolérance et d'ouverture", a ajouté le Dr. Khenchelaoui. Il a rappelé qu'en Islam "la notion de sainteté renvoie au thème de futuwwa ou chevalerie spirituelle", précisant que "la rahmâniyya, fondée par l'honorable chérif sidi Muhammad ben 'Abd Al-Rahmân Al-Gashtûlî Al-Azharî Al-Zwâwî (1715-1793), a constitué le moteur de la résistance à l'occupation étrangère, et incarnée par les figures héroïques de cheikh A'Heddad, de lâlla Fatma N'Soumer et de cheikh El'Mokrani". Le Dr. Khenchelaoui a ajouté que "ces trois héros nationaux appartenaient tous à cette voie soufie que le pouvoir colonial surnommait "l'Eglise d'Algérie", comme pour signifier la dangerosité qu'elle représentait pour lui en raison de sa popularité".