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Impact sur la valeur des bons de trésor américain et la parité du cours du dollar Crise financière mondiale, risque de dépréciation du dollar 2009/2010
Docteur Abderrahmane MEBTOUL Expert international La majorité des experts sont unanimes : il est faux de prétendre que l'Algérie ne sera pas touché par la crise jusqu'en 2014/2015.L'Algérie a déposé plus de 43 milliards de dollars en bons de trésor américain et une bonne partie de ses réserves de change sont libellés en dollars. La question centrale qui se pose est double : .a- la crise financière affectera t-elle ces montants ; b- en cas où l'Algérie aurait besoin de cet argent pourra t-elle le retirer sans dommage et cela s'applique d'ailleurs à l'ensemble des montants placés à l'étranger dans la mesure où la crise au minimum se fera sentir jusqu'au premier semestre 2011. Je rappelle que la valeur réelle des bons du trésor sont liés à 2 facteurs fondamentaux: le taux d'inflation et le taux de change du dollar. Or face aux difficultés, Bernanke (FED) envisage le rachat des bons du trésor par la FED. Selon Bloomberg, l'entité chargée de débarrasser la finance des actifs illiquides pourrait être dotée de 800 milliards de dollars, auxquels s'ajouteraient une dotation de 400 milliards à la FDIC, l'organisme garantissant les dépôts bancaires, pour couvrir les fonds investis dans les marchés monétaires , soit 1200 milliards au total . L'Asie détient 2700 milliards d'USD de créances émises par le Trésor US. La crise actuelle devrait entraîner la mise en circulation d'au moins 1000 milliards supplémentaires pour l'année 2008. Il n'est donc pas exclu qu'une chute du dollar américain entraînera une vente massive des bons du Trésor US et le risque d'une forte dépréciation de la monnaie américaine qui représente actuellement plus de 60% des transactions mondiales . D'ailleurs Yu Yongding (ancien conseiller de la Banque Centrale chinoise) a déclaré le 26 septembre 2008 prévenir une " vente panique " de ces bons du Trésor avec un écroulement de leur rendement. (voir graphique ci-joint ) .Par ailleurs, les politiques actuelles les banques centrales qui de moins en moins de marges de manœuvres en abaissant leurs taux directeurs s'attaquant non à l'essence de la crise mais aux phénomènes , et en injectant dans le système monétaire mondial des gigantesques quantités de crédit et de devises, il y a risque de retour à l'inflation au niveau mondial .Aussi à la déflation actuelle surtout aux USA locomotive actuelle première puissance économique mondiale ( récession , chômage, baisse des prix ) le risque avec l'envolée des dépenses publiques ( 800 milliards de dollars minimum prévu aux USA qui s 'ajoutent aux 700 milliards de dollars de soutien aux banques, plus de 200 milliards de dollars en Europe qui s 'ajoutent à plus de 600 milliards de dollars de soutien aux banques , plus de 550 milliards de dollars en Chine et ce n'est que provisoire ) est à terme le retour à la stagflation (hausse des prix, chômage, récession ). Ces analyses sont confirmées par une étude récente de Gilles Bonafi parue dans la revue Betapolitique ( ParisFrance) le 25 novembre 2008 où l'auteur met en relief nettement cette situation. Selon l'auteur " L'OCC (Comptroller of the Currency, l'autorité de tutelle des banques) déclarait le 30 juin 2008 que les banques commerciales US possédaient 182 100 milliards de dollars de produits dérivés. Son dernier rapport (30 septembre 2008) précise que JP Morgan Chase détiendrait 43 000 milliards de dollars en produits dérivés et Citigroup 17 500 milliards soit plus que le PIB mondial. Or, selon l'auteur remettant en cause l'analyse classique de la monnaie, cette dernière serait composée de 4 entités distinctes :-l'argent en circulation : 1% (de la monnaie)-la masse monétaire : 11% -les dettes sécurisées : 13% et les produits dérivés 75%. Ainsi les produits dérivés représentent l'essentiel de la masse monétaire, 630 000 milliards de dollars, soit 13 fois le PIB mondial. Autre point qui eut avoir un impact sur la valeur des bons de trésor s'il se concrétise est qu'une nouvelle monnaie remplaçant le dollar dans le cadre de la North American Union (USA, Canada et Mexique) est prévue et les rumeurs font état d'une valeur de 10% par rapport au dollar. Il s'agira d'analyser si cette mesure se concrétise son impact sur les bons du trésor US. Quant à l'impact sur l'Algérie il est évident dans la mesure où 98% de nos exportations en hydrocarbures sont libellés en dollars et plus de 50% de nos importations sont libellées en euros, encore que n'existe pas une corrélation stricte entre la baisse du cours du dollar et la dépréciation du cours du brent ,mais de toute évidence amenuisera nos capacités de financement . En conclusion à partir de toutes les données quantitatives , il est faux d'affirmer que l'Algérie en maintenant son rythme de financement actuel pourrait tenir jusqu'en 2014/2015. Les tensions budgétaires se manifesteront en Algérie fin 2010 /courant 2011 à un cours 55/60 dollars et avec une intensité plus accrue si le cours du baril est à 50 dollars et avec une gravite extrema avec un cours entre 35/40 dollars si l'Algérie maintient le rythme actuel de ses dépenses publiques dont 90% proviennent des hydrocarbures.