Il est peut être étonnant qu'en Afrique, toute l'Afrique, sans exclusion, on remarque qu'il y a une montée en puissance des discours portant sur l'environnement, tout en faisant remarquer que la montée en puissance ne correspond pas fatalement à celle de la mise en œuvre d'une politique d'actions imposables à tous les pays. Et pourtant, il y a à la fois une triple menace et les moyens de les rendre concrètes, donc de les exécuter. Il y a la menace de l'avancée du désert, conjurée en Algérie et ailleurs. Il y a celle de la déforestation, conjurée en Algérie et ailleurs. Il y a celle du béton qui ronge les terres agricoles, et ça, c'est un sport national. On peut ajouter une quatrième menace, celle de la disparition des plages dont le sable est pillé clandestinement pour l'usage de constructions qui continuent à se faire sur des terres destinées à l'agriculture. Pour ce qui concerne l'Afrique plus particulièrement, peut-on réellement la mettre sur le même pied d'égalité que les pays déjà industrialisés qui continuent à faire marcher leurs usines polluantes pour raison économique et qui polluent le plus alors que le Continent Noir est très pauvre, qu'il n'a pas les moyens de se développer avec une énergie propre, qu'il n'a pas les moyens lui permettant de s'adonner à des systèmes d'exploitation qui laisseraient le temps à la nature de reconstituer un couvert végétal dense. Il y a bien, pour ce qui concerne notre pays, des efforts méritoires fournis par le ministère de tutelle et des avancées considérables, en tout cas une démarche de généralisation de la préoccupation " écologie ", mais ces efforts doivent être accompagnés et appuyés, non seulement par le mouvement associatif au niveau local surtout, mais par les partis politiques qui doivent en faire un thème de campagne électorale, en attendant que cela soit une culture partagée par tous et que se créent des partis centrés sur la sauvegarde de l'environnement. Peut-être qu'à ce moment, on parlera nous aussi d' " alimentation bio ".