Depuis qu'une augmentation déguisée de la production de l'or noir a eu lieu sous forme d'acceptation à maintenir le niveau de production, alors que la demande a baissé, il en était attendu une baisse du prix du baril de pétrole. Peut être que cela produira un tel effet à retardement, il n'empêche que les facteurs géopolitiques traduisent plus l'inquiétude de manquer de pétrole que l'équation de l'offre et de la demande. Les cours du pétrole augmentent sans cesse et pulvérisent à chaque fois les seuils dits psychologiques qui provoquent l'effroi dans les pays consommateurs. Cependant, il a souvent été fait remarquer que les multinationales du pétrole perçoivent des gains parfois supérieurs à ceux des pays producteurs et une augmentation du prix à la pompe est due aux taxes instaurées par les gouvernements des pays consommateurs. Et pourtant, l'automobiliste dans le monde "peste" contre les pays producteurs, alors qu'au moins trois prélèvements (pays producteurs, pays consommateurs, multinationales) sont des éléments constitutifs des prix. Il faudrait ajouter que les gains des pays producteurs de pétrole sont en partie réinvestis dans l'industrie du pétrole en terme de technologie nouvelle ou d'augmentation des capacités de production et en termes d'entretien. Le ministre algérien de l'Energie a donné assez d'explications à ce sujet. Les regards sont toujours portés vers les pays membres de l'Opep, alors qu'une part importante de la production dans le monde n'est pas comptabilisée à l'actif de cette organisation. Les pays africains producteurs de pétrole ne sont pas tous membres de l'Opep connaissent à la fois une montée en puissance de la production et d'une exploration avec succès de leurs sols pour découvrir d'autres gisements. Rien que les pays africains hors Maghreb ont produit il y a trois années ensemble l'équivalent des productions cumulées de trois pays, à savoir le Mexique, le Venezuela et l'Iran. L'Afrique représente le dixième de la production mondiale et 7% des réserves mondiale, ce qui n'est peut être pas beaucoup mais ce qui n'est pas non plus peu. Ceci explique le regain d'intérêt porté à l'Afrique par les grandes puissances. Lorsque le président Bouteflika et quatre autres grands chefs d'Etat africains avaient décidé ensemble de l'initiative du Nepad, il était évident que cela devait servir de cadre de conciliation entre les IDE et la recherche du profit qui les accompagne fatalement, l'espérance de développement des Etats africains et les investissements propres aux Africains et qui proviennent de l'épargne locale, c'est-à-dire davantage des recettes du pétrole et d'autres ressources en matières premières.