"Aucun pays au monde n'a déployé autant de moyens financiers et humains comme l'Algérie pour la rationalisation dans la gestion, l'exploitation et la préservation des ressources hydrauliques". Ce constat a été dressé hier, par le président du Conseil mondial de l'eau, face à plus de 200 chercheurs nationaux dans le secteur des eaux et de 40 experts, des représentants de sociétés et organismes étrangers, venus de 12 pays pour assister au travaux du 2e Colloque international sur l'eau et l'environnement. M. Loic Fauchon se dit être épaté par le bilan présenté par M. Sellal, ministre des Ressources en eaux, qui a évoqué à l'occasion, les projections envisagées par notre pays, à courts et moyens termes. "Nous avons besoin de l'avis de tous", dit, néanmoins, M. Sellal. En Algérie, près de 12 milliards de dollars ont été déboursés pour le financement des projets en cours, "en dehors de ceux liés aux opérations de dessalement", précise le premier responsable du secteur. L'Algérie qui ne disposait que de 47 barrages avant 2000, s'est dotée de 57 avant à la fin de 2006. 12 autres barrages, il y en a de grands parmi eux, sont en différentes phases de réalisation, à l'heure actuelle. Ce qui fera porter leur capacité globale à plus de 7.4 milliards de m3. Il faut souligner que dans l'agenda du gouvernement, des projections sont encore à l'étude, pour l'exécution de 27 autres barrages, d'ici à l'horizon 2025. Faisant un tour d'horizon sur la politique du gouvernement algérien concernant le secteur des eaux, M. Sellal dira que le même intérêt a été également accordé pour la distribution des eaux. Le transfert des eaux du barrage de Taksebt (Tizi Ouzou), vers la capitale et ses environs, coûte 600 millions de dollars à la caisse des pouvoirs publics. L'autre projet, salué par M. Fauchon et qu'il qualifie "d'envergure mondiale", étant à ses yeux, le second après celui mis en œuvre en Chine, porte sur l'exploitation des nappes profondes à l'extrême Sud du pays et le transfert de ces ressources sur un réseau de 750 km, allant de Tamanraset à In Salah. "La région est d'une grande importance économique, c'est un projet d'avenir, le plus grand de l'Algérie indépendante", dira M. Sellal. Lors du point de presse tenu en marge du colloque, le ministre des Ressources en eaux a préféré, mettre au conditionnel, les interrogations liées à une éventuelle augmentation du prix de l'eau et rationnement de la distribution quotidienne. "On n'aura plus besoin d'augmenter le prix de l'eau si tout le monde payait sa consommation", répond-il, par exemple. Aussi, si M. Sellal tranche fermement que c'est le coût futur de l'énergie électrique qui aura des répercussions logiques sur celui de l'eau, il se montre quelque peu tergiversant, face à la question de savoir, si le stress hydrique actuel de notre pays, conjugué à l'accumulation des créances du secteur auprès de la Sonelgaz, auront des répercussions sur le prix et la quantité d'eau qui sera mise en distribution. "De grands espoirs reposent pour le moment sur la bonne pluviométrie observée habituellement au cours de ce mois de février", rappelle M. Sellal. La question de l'eau, est avant tout, celle d'une gestion efficiente. Notre pays sera dotée, prochainement, d'une Ecole nationale supérieure pour les métiers de l'eau, a annoncé hier, M. Sellal. Voici une bonne nouvelle… !