La lutte contre les détournements de derniers publics et le blanchiment d'argent exige des institutions de l'Etat d'assumer leur responsabilité, c'est du moins ce qu'a affirmé le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en répondant aux questions des députés. En outre, il indiqué que 2 700 jugements ont été rendus dans des affaires de détournement entre 2006 et 2007. Par ailleurs, les jugements rendus dans des affaires de dilapidation de deniers publics durant la même période s'élèvent à 4400, une question qui s'est posée toujours avec acuité. A cet effet, le Premier ministre a reconnu que l'Etat n'est pas encore parvenu à endiguer définitivement le fléau de la corruption et la dilapidation de deniers publics, mais a toutefois souligné que "l'Etat lutte à travers l'ensemble de ses institutions contre ces fléaux". "Nous sommes sans doute loin d'enrayer définitivement ces fléaux", a-t-il souligné. Toutefois, l'arsenal juridique disponible ne s'est pas adapté, selon les spécialistes, à la transition qui se fait d'une économie dirigée à une économie de marché. La poursuite de la réforme de la justice, promise par le président de la République et son chef du gouvernement, vise à s'adapter aux exigences nationales contemporaines et aux standards internationaux . De nouvelles lois seront ainsi élaborées pour améliorer les moyens de lutte contre des fléaux graves tels que le blanchiment d'argent ou la corruption et cela, en réponse aux défis à relever mais aussi dans le sillage des conventions internationales signées par notre pays. Il faut signaler que l'Algérie entretient une coopération avec plusieurs pays européens, notamment la France, l'Espagne et l'Italie, dans la lutte contre les crimes économiques. Dans ce contexte, la coopération se fait à deux niveaux : lutte contre le blanchiment d'argent et contre les activités de financement du terrorisme. Dans cette logique de lutte contre les crimes organisés, l'Algérie a initié la réforme de la justice. Un grand nombre de magistrats reçoivent, périodiquement, des formations pour la prise en charge des quatre pôles judiciaires spécialisés dans la lutte contre les crimes organisés qui seront installés à Alger, Oran, Constantine et Ouargla.