Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a dû comprendre l'ampleur des défis qui attendent l'Algérie lorsque les ressources en hydrocarbures viennent à tarir. " Il ne faut pas oublier que d'ici 2030 l'Algérie n'aura plus de pétrole, et c'est donc à l'après-pétrole qu'il faudra penser dès maintenant ", a déclaré, il y a quelques jours Ouyahia, qui, d'ailleurs, n'a pas caché son enthousiasme en reconnaissant ouvertement que l'Algérie n'est pas encore prête pour affronter cette nouvelle étape. La situation n'augure pas de l'enthousiasme lorsque l'on sait que l'avènement d'une économie réelle hors hydrocarbures sur laquelle l'Algérie devra compter au-delà de 2030 n'est pas encore au rendez-vous. Le constat est bien là : Même s'il est établi que dans deux décennies l'Algérie ne jouira plus des revenus générés par le pétrole, la fiscalité pétrolière continue à représenter plus de 98% des recettes en devises alors que tous les voyants sont au rouge pour la quasi-totalité des secteurs hors hydrocarbures. Pire encore, les besoins pour le pays qui se traduisent en importations sont en croissance permanente et à une vitesse insaisissable. " La facture des importations qui a été de 12 milliards de dollars il y a quelque temps, dépasse les 35 milliards de dollars cette année ", a mis en garde Ouyahia à cet égard. Ce dernier est allé loin en interpellant les consciences sur les difficultés auxquelles l'économie nationale sera confrontée lorsque les richesses en hydrocarbures viennent à tarir. Certes, un prix de baril se situant dans la fourchette des 70-80 dollars est jugé raisonnable pour l'Algérie mais cela demeure un simple sursis pour tous les pays qui sont dans la situation de l'Algérie puisque ces énergies ne sont pas renouvelables et leur épuisement n'est qu'une question de temps. Dire que le pétrole, autant que le gaz, sont des énergies fossiles, donc tarissables, cela n'apporte rien de nouveau, mais l'enjeu primordial à cet égard est dans la préparation de l'ère post-pétrole. A cet égard, la question prioritaire qui mérite d'être posée est celle de savoir si l'Algérie est réellement prête pour faire face à cette nouvelle situation. En tout cas, si l'on tient compte des différents paramètres prévalant au climat économique mondial, il est vite conclu que le développement des sources de revenus hors hydrocarbures se présente désormais non pas comme un challenge mais plus qu'une urgence et une nécessité. Pour cela, les objectifs peuvent être atteints à la seule condition d'identifier les potentialités que regorge chacun des secteurs d'activités respectifs et, sur ce plan, ce ne sont pas les opportunités qui manquent. Dans le secteur de l'agriculture, du tourisme, d'industrie ou même des services, d'importantes opportunités d'affaires sont à recenser. Il suffit seulement d'identifier les potentialités et surtout de ne pas perdre de vue la nécessité de faire preuve d'une exploitation rationnelle des ressources, et ce, à travers des plans d'actions basés sur des opérations ciblées et ponctuées.