La crise internationale n'a épargné l'Algérie que grâce à la manne pétrolière et au fonctionnement de notre système bancaire en dehors de la sphère financière mondiale. Le pays est donc appelé à se préparer, dès à présent, à l'épuisement des hydrocarbures, lesquels nous donnent l'illusion d'être riches. «Bien que le pays ne coure aucun risque engendré par la crise financière mondiale actuelle, celle-ci nous rappelle tout de même qu'il faudrait bien penser à la phase de l'après-pétrole». Ce sont là, les propos du chef du gouvernement qui s'exprimait, hier, en marge de la cérémonie commémorative du 54 anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération. Evoquant l'impact de la crise financière mondiale sur l'Algérie, Ahmed Ouyahia s'est voulu rassurant en déclarant que «notre système bancaire ne sera pas touché par la crise qui secoue aujourd'hui le système bancaire international, du moment que notre système n'en fait pas partie». Mais il n'a pas caché son inquiétude quant à l'avenir du pays, surtout après «l'épuisement des ressources pétrolières». «Il faut bien qu'on se mette au travail et qu'on cesse de penser que nous sommes un pays riche», préconise le chef de l'Exécutif. Cela pour la simple raison que si, aujourd'hui, avec l'aisance sans précédent générée par la hausse des prix du pétrole, l'Algérie est en mesure de couvrir ses importation, la donne changera indéniablement avec l'épuisement de cette ressource. Pour le Chef du gouvernement, la préparation de la phase de l'après-pétrole est une option incontournable et cruciale qui oblige tout le monde à y songer. Cela dit, cette crise doit être considérée comme un indice révélateur de la vulnérabilité de l'économie nationale qui est désormais appelée à ne plus compter seulement sur les ressources en hydrocarbures. «L'avantage de cette crise pour nous, Algériens, c'est qu'elle nous rappelle encore une fois que nous sommes gravement dépendants», a-t-il encore affirmé. Pour Ahmed Ouyahia, cette crise «est pour nous comme une douche froide qui doit nous faire réagir, car nous n'avons eu de cesse de chanter notre aisance financière». Cette crise qui a, donc, révélé la forte dépendance de l'Algérie aux hydrocarbures, a surtout montré que notre économie reste très faible en dehors de ce secteur. Le pays n'a, donc, plus de temps à perdre surtout que, reconnaît le Chef du gouvernement, nous n'avons «pas travaillé pour nous préparer à cette nouvelle étape de l'après-pétrole qui se dessine à l'horizon». Mieux vaut tard que jamais, nous ne devons plus attendre et il faut «se mettre dès maintenant au travail pour préparer cette étape en focalisant sur d'autres secteurs porteurs en dehors des hydrocarbures et d'autres alternatives en matière de développement» pour créer «de la valeur ajoutée» et permettre au pays d'avoir «une économie compétitive». Il s'agit de l'unique option qui mettrait le pays à l'abri de crises éventuelles.