La 7e rencontre ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (Fpeg) s'est ouverte, hier, à Moscou, en présence du Premier ministre russe vladimir Poutine, et des ministres de l'Energie de douze pays, parmi lesquels figure le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil. Seize pays participent aux travaux du Fpeg dont la création a été décidée en mai 2001 à Téhéran. Cette réunion devait, entre autres, étudier un projet de charte et d'autres documents nécessaires à la création d'une organisation non gouvernementale internationale baptisée "Forum des pays exportateurs de gaz". L'évolution des cours mondiaux du pétrole en chute libre ces derniers mois, sur lesquels sont indexés ceux du gaz, figurait également parmi les sujets abordés par le Fpeg. Dans un discours prononcé à l'ouverture de la conférence, M. Poutine a déclaré que le secteur gazier pâtira plus de la crise financière mondiale que le marché du pétrole. "Plus inerte, le secteur gazier sera plus touché par la crise que le marché du pétrole et mettra plus de temps pour se rétablir", a indiqué le chef du gouvernement russe. "En août-novembre 2008, les prix du pétrole ont été divisés par quatre. Cela a déjà provoqué des conséquences sur le marché gazier où les prix sont formés en fonction des prix du pétrole", a conclu M. Poutine. Cependant, les pays exportateurs de gaz n'envisagent pas de remettre en cause la formule des prix en cours, a fait savoir le vice-Premier ministre qatari Abdallah bin Hamad Al-Attiyah. "Le prix du gaz dépend de celui du pétrole, et nous ne discuterons par de la définition d'une nouvelle formule du prix", a-t-il déclaré. Selon le responsable qatari, la création d'une organisation des pays exportateurs de gaz n'est pas dirigée contre les consommateurs, elle encouragera au contraire le dialogue entre consommateurs et producteurs. Le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hussein Nozari, a précisé qu'il fallait prévenir "une concurrence inutile et nuisible" sur le marché du combustible bleu. Selon lui, en raison d'un lien étroit avec les mécanismes de formation des prix du brut, le marché du gaz reste très volatile, ce qui est très important pour les pays du forum. Par ailleurs, la Russie a proposé la ville de Saint-Pétersbourg pour abriter le siège de cette nouvelle organisation des pays exportateurs de gaz, a fait savoir le vice-Premier ministre russe Igor Setchine. Le Qatar a proposé, de son côté, Doha pour accueillir le siège de l'organisation gazière. "Il faut que cette proposition du Qatar soit examinée, Doha pourrait devenir un lieu superbe pour accueillir le siège (de l'organisation)", a indiqué le ministre qatari. Selon l'agence Ria Novosti, Alger était également proposé pour accueillir la nouvelle organisation. La décision sur le siège de la nouvelle organisation devait être connu à l'issue de la réunion. Dans le sillage de l'annonce en octobre dernier par la Russie, l'Iran et le Qatar, qui détiennent environ 60% des réserves mondiales, de la création d'une "troïka" gazière, cette réunion à Moscou n'a pas laissé les pays consommateurs indifférents. Les puissants d'entre eux craignent, malgré les démentis limpides, que les pays producteurs s'entendent sur la création d'une Opep du gaz par laquelle ils pourraient influer sur les prix selon leurs intérêts et contrôler ainsi les marchés. Le ministre vénézuélien de l'Energie, a assuré au cours de ce forum, à l'instar des autres participants, que les pays producteurs de gaz cherchaient à s'organiser et non à créer un cartel pour fixer les prix. "Ce n'est pas un cartel, nous défendons nos intérêts nationaux", a déclaré le ministre vénézuélien, Rafael Ramirez, en marge du forum.