Malgré plusieurs éléments favorables à un redressement des prix du brut, comme le léger repli du dollar ou le temps froid bien installé sur le nord des Etats-Unis, ceux-ci continuent de céder du terrain. En effet, vers 12H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 37,95 dollars, au plus bas depuis quatre ans. A la même heure, à New York, le baril de "light sweet crude" pour livraison en février s'échangeait à 37,00 dollars, perdant 1,98 dollar, après avoir touché un plus bas à 36,63 dollars. "Le volume d'échanges s'est déjà considérablement réduit depuis lundi et avec la fermeture de nombreux marchés à la mi-journée, on se prépare à un week-end de quatre, sinon onze, jours consécutifs", résumait Olivier Jakob de Petrosani, qui a ajouté que "techniquement, les traders qui jouent à la baisse ont intérêt à ce que le baril glisse sous 38 dollars, ce qui fermerait la boucle de cinq jours de baisse". Il convient de signaler que la diffusion de mauvaises nouvelles économiques en provenance des Etats-Unis a rabattu le prix du baril de pétrole brut hier matin. La succession de mauvaises nouvelles économiques au cours des derniers mois a heurté la confiance des investisseurs, ce qui s'est traduit en une baisse de la demande mondiale de pétrole. Le prix du baril de brut a donc reculé de 74% depuis juillet dernier. Certains économistes craignent que le recul du Produit intérieur brut pourrait être de six pour cent pour la période d'octobre à décembre, ce qui constituerait le pire déclin trimestriel aux Etats-Unis depuis 1982. Ces replis d'hier ont été enregistré à quelques heures de la publication des réserves hebdomadaires de pétrole aux Etats-Unis. Le marché s'attendait à l'annonce dans l'après-midi d'une augmentation de 200.000 barils des stocks de pétrole aux Etats-Unis pendant la semaine s'étant terminée le 19 décembre. Selon les prévisions, les réserves d'essence Outre-Atlantique auraient augmenté de 1 million de barils, tandis que les stocks de distillats seraient inchangés. Depuis plusieurs semaines, la hausse des stocks a participé à la baisse des prix à New York, où les cours du light sweet crude sont inférieurs à ceux du Brent londonien. Cette dégringolade des prix pétroliers, qui se poursuit malgré une forte réduction de la production décidée par l'Opep, est la conséquence de la crise économique mondiale, la baisse de la demande, la méfiance des acteurs du marché vis-à-vis de l'Opep et les grosses provisions accumulées par les pays consommateurs, a expliqué le secrétaire général de l'Opep, le Libyen Abdallah Al-Badri. Dans une interview publiée hier par le quotidien panarabe Al-Hayat, M. Al Badri explique que le monde a accumulé des provisions record de pétrole qui couvrent les besoins en hydrocarbures pendant 75 jours, ajoutant que la réduction de la production décidée par l'Opep ne donnera des résultats qu'à partir de janvier. Selon lui, le prix du baril de pétrole brut doit augmenter au second semestre de 2009 pour atteindre 75 dollars début 2010. "Les prix du pétrole doivent s'améliorer au second semestre de 2009, et le cap des 75 dollars le baril pourrait être atteint début 2010", a-t-il estimé.