Affectées par la crise financière mondiale, plusieurs entreprises ont fermé leurs filières, générant la perte de plusieurs postes d'emplois. Aussi, les grands armateurs souffrent actuellement du ralentissement du commerce mondial. Cela ne semble pas être le cas pour Marfret une compagnie maritime française particulière, qui reste sereine quant à cette conjoncture mondiale. Cette compagnie maritime, compte dans sa stratégie de développement en 2009, sur le renforcement de sa présence dans la région du Maghreb en particulier en Algérie, qui selon son P-DG de Marfert M. Raymond Vidil, sera peu affectée par cette crise. " L'Algérie va constituer à partir de cette année, un des relais de croissance de l'entreprise. C'est pourquoi j'affecte à cette ligne deux bateaux neufs au départ de Marseille, qui doit devenir le port de desserte de l'Algérie. Ce pays sera peu impacté par la tempête mondiale, car il possède des liquidités. Il va massivement investir dans de nouvelles infrastructures, et ses habitants sont avides de consommer", a-t-il estimé. Marfret est, signale-t-on, une compagnie maritime marseillaise particulière, une PME présente sur une dizaine de lignes maritimes dans le monde. Il faut savoir également, que Marfret concentre son activité principale sur les liaisons entre l'Europe et le triangle Caraïbes-Amérique centrale-Amazonie. Mais la PME regarde de plus en plus vers le Maghreb, sa destination historique, qui ne représente plus aujourd'hui que 10 % de son trafic. Marfret aligne trois navires sur la Tunisie, et surtout l'Algérie. Pour Marfret, 2009 sera donc l'année de la consolidation des efforts entrepris depuis cinq ans. Au cours de cette période, cet armateur marseillais s'est doté d'une flotte de huit porte-conteneurs récents. Le lancement en novembre du " Marajo " a parachevé un plan quinquennal de 250 millions d'euros d'investissements portant sur l'achat de cinq navires. Il va aussi accentuer sa présence dans le transport fluvial via sa filiale Fluviofeeder, créée en 2005, avec l'arrivée fin 2009 de deux barges construites en Roumanie. Fluviofeeder disposera alors de cinq barges automotrices, qui opéreront sur la Loire et la Seine. "Le fluvial commence à se développer et va prendre de plus en plus d'importance grâce au Grenelle de l'environnement, pointe le P-DG de Marfret, Raymond Vidil, nos barges transportent déjà des conteneurs opérés au Havre, venant ou à destination de l'étranger. Mais le fluvial capte également de plus en plus de trafics nationaux, comme les voitures, le papier, les déchets... Nous commençons aussi à travailler avec la grande distribution. Nous avons dû pour cela, inventer un nouveau conteneur de la taille exacte d'une remorque de camion et pouvant être chargé par le côté." Pour l'instant, l'essentiel de l'activité du groupe reste maritime. Avec 250 salariés, Marfret a généré en 2008 un chiffre d'affaires de 170 millions d'euros, en croissance de 6 %, représentant environ 100.000 conteneurs transportés. Une progression régulière, aux antipodes de celle de géants comme la CMA-CGM ou MSC, mais résultant d'un choix stratégique que Raymond Vidil revendique. " Ma société, observe-t-il, n'a pas bénéficié de l'explosion des trafics entre la Chine, les États-Unis et l'Europe. Mais aujourd'hui, elle n'est pas concernée par la chute des taux de fret que subissent ces lignes. Je positionne volontairement mes navires hors des grands axes exploités par les majors ", rassure-t-il.