C'est en revenant d'une façon forte sur la scène économique mondiale qu'on peut réellement renforcer ses ambitions sur le plan politique et stratégique, encore faudrait-il que cette force économique repose sur la maîtrise de l'industrialisation, de la technologie avancée, de la recherche fondamentale et appliquée (le Japon a consacré 3,3% du PIB pour assurer son retour). De la même façon, c'est en soudant les fractures internes et en assurant la cohésion sociale que le pays pourra réellement disposer d'une crédibilité sur la scène internationale et d'une aura qui lui permettra de devenir un acteur sollicité dans la résolution des crises internationales, car, sur le plan interne, le pacte socio-économique est un facteur majeur pour la stabilisation du front social et donc par conséquent la stabilité politique. Cependant, la question se pose vraiment de savoir quelle lecture faire de l'avenir économique du pays depuis qu'il est devenu évident que l'Algérie est en train, en tant que pays ne disposant que d'une ressource unique de financement de son fonctionnement et des importations alimentaires, de subir de plein fouet les implications de la crise financière internationale. Quelle lecture donc faire de l'avenir économique ? Ouyahia annonce que le pic de production pétrolière sera atteint en 2030. Soit, dans 20 ans. Dans 20 ans donc, la production commencera à péricliter. 20 ans, c'est demain, quand on sait que 46 années sont déjà passées depuis l'accès à l'indépendance nationale. En quarante années de gestion étatique, nous sommes arrivés à dépendre mortellement du seul pétrole, dont le cours à la vente est vraiment aléatoire. 20 années, c'est moins de la moitié de la période vécue depuis 1962. Rien pour le moment ne vient nous conforter dans l'idée que nous arriverons à nous substituer au pétrole en matière de financement de notre économie et de notre alimentation, comme révélé par le séminaire tenu dernièrement sous l'égide du Sénat.