C'est ce mercredi qu'aura lieu le sommet gouvernement, UGTA et patronat représenté par cinq organisations patronales (CAP, CIPA, CNPA, CNPA, SEVE), pour faire le bilan de deux années de mise en œuvre de ce pacte. Signé en septembre 2006 dans le cadre de la 12éme tripartite, mis en application en janvier 2007 avec effet jusqu'en 2010, l'évaluation de ce pacte se fera sur la base du rapport du comité d'évaluation installé en juillet 2007 et présidé par M. Tayeb Louh en tant que représentant du gouvernement. Du coté du patronat, il est indiqué que cette réunion aura à situer les insuffisances constatées dans la mise en œuvre du pacte économique et social, afin de permettre de prendre les décisions qui s'imposent pour améliorer les performances de ce contrat d'engagement qui lie les partenaires du dialogue social, notamment le volet qui tend à booster l'économie nationale à travers les PME algériennes confrontées à des contraintes diverses. Cependant, quelle évaluation peut-on faire d'un pacte qui n'a pu que relever les salaires des travailleurs de la Fonction publique dans le cadre de l'application de la nouvelle grille des salaires, et l'élaboration de quelques statuts particuliers ? d'autant que 18 statuts particuliers connaissent toujours une situation de blocage. Et même la paix sociale recherchée par ledit pacte n'a pu être réalisée puisque les syndicats autonomes ont toujours leur mot à dire sur la dégradation du pouvoir d'achats, d'ailleurs, les différentes grèves entamées depuis plusieurs mois en témoignent. En dehors de l'objectif de la paix sociale qui n'a pas été atteint, l'engagement du gouvernement envers les PME reste loin d'être réalisé et le patronat, demande même à revoir ce pacte. Dans ce cadre, le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) a soulevé en question du système de mise à niveau des PME qui souffre de dysfonctionnements et connaît un retard dans sa concrétisation sur le terrain. Si la CNPA parle d'une révision de pacte économique et social, la Confédération algérienne du patronat (CAP) parle d'une mise en œuvre déjà de ce pacte. Il faut dire que l'urgence de booster l'économie nationale et sortir de la dépendance pétrolière s'impose de plus en plus dans un contexte marqué par la crise économique mondiale qui persiste, et même le chef de l'Etat, tire la sonnette d'alarme face à cette crise et demande aux Algériens de se mettre à l'ouvrage pour mener à son terme le processus de développement de notre pays, qui est l'affaire de tout un peuple. Il faut dire que les PME ont leur rôle à jouer dans la construction d'une économie hors hydrocarbures. Pour ce qui est du volet relatif à la lutte contre le chômage, la mise en œuvre du dispositif de DAIP entré en vigueur en juin 2008 pour ramener progressivement le taux de chômage à 10% en 2010 et à 9% à l'horizon 2013 dans le cadre de la "stratégie globale de l'emploi et de lutte contre le chômage", commence à donner ses fruits avec le placement de 138 000 jeunes. Mais le phénomène des harraga qui s'intensifie de jour en jour, témoigne du désespoir des jeunes et de leurs conditions socioéconomiques difficiles. S'agissant de la question liée au pouvoir d'achat, il est vrai que le gouvernement a engagé dans ce cadre une politique de soutien au pouvoir d'achat des ménages par le soutien des prix des produits alimentaires de large consommation. D'ailleurs à ce titre 200 milliards de dinars ont été versés dans le cadre des subventions. Cependant, le pouvoir d'achat reste en dégradation constante, à cause du terrible phénomène de la spéculation qui sévit sur le marché algérien.