Depuis le début du conflit qui oppose Naftal à la Fédération nationale des exploitants libres des stations-service, la question qui s'impose et qui constitue la clé du problème est de savoir à qui appartiennent réellement ces stations-service ? Une question à laquelle a clairement répondu, hier, le P-DG de Natfal, M. Said Akretche, en affirmant que la propriété de Sonatrach et de sa filiale Naftal, sur ces stations-service ne souffrait d'aucune ambiguïté, ni amalgame, du fait que les biens des sociétés pétrolières étrangères nationalisées ont été acquis par Sonatrach. Lors d'une conférence de presse organisée au niveau du ministère de l'Energie et des Mines, M. Akretche a précisé que cette opération d'acquisition s'est faite soit par rachat direct, comme c'était le cas pour BP, soit dans le cadre des nationalisations de 1967 et 1968, par remboursement du Trésor public. Selon le premier responsable de Naftal, ces biens qui sont intégrés dans le patrimoine du groupe, consacré par un arsenal juridique, ne peuvent par conséquent, faire l'objet de concession qui, souligne-t-il, relève du domaine exclusif de l'Etat sur les seuls biens du domaine public. Pour plus de clarté, la presse présente hier au siège du ministère de l'Energie a eu droit à une présentation détaillée, présentée par M. Mezidi, directeur de la branche commercialisation, sur le réseau des stations-service et sur la nature des relations commerciales qui lient Naftal aux gérants libres. Après avoir égrainé les ordonnances et décrets de transfert, M. Mezidi assène que la propriété du groupe Sonatrach sur les stations-service est clairement établie et ne saurait donc souffrir d'aucune contestation. Il a ajouté, d'ailleurs, que les registres du commerce délivrés aux gérants libres par le Centre national du registre du commerce, font ressortir clairement cette propriété du groupe Sonatrach. Par ailleurs le P-DG de Naftal a tenu à réaffirmer la disponibilité de son entreprise à œuvrer avec l'ensemble des gérants libres pour l'instauration d'un climat serein et constructif, favorable à la prise en charge des préoccupations touchant à l'exploitation des stations-service. A ce titre, il a indiqué que Naftal a invité les représentants de la Fédération des gérants libres des stations-service, dimanche dernier, 28 janvier 2007, au siège de la direction générale de Naftal pour une réunion qui s'est d'ailleurs soldée par la signature d'un procès-verbal prévoyant, entre autres, l'élaboration d'un protocole qui définit et précise le cadre de concertation pour le traitement des problèmes relatifs aux relations commerciales, le réexamen des clauses du contrat liant les deux parties, n'ayant pas fait l'objet de consensus et le maintien d'un contact permanent tant au niveau régional que national. M. Akretche a souligné que Naftal a, dans le cadre des réunions organisées sous l'égide du ministère en 2004 et 2005, pris en considération les nombreuses et successives revendications formulées par les GL, en introduisant des amendements notables aux dispositions jugées contraignantes. Ces amendements qui ont porté sur la durée du contrat, le fonds de commerce, le paiement à terme, l'exclusivité d'approvisionnement, le décès du gérant et la résiliation se sont inspirés, selon le conférencier, de la pratique universelle et le plus souvent les dispositions retenues sont nettement moins contraignantes que celles généralement appliquées. La conférence de presse n'a cependant pas convaincu le secrétaire général de la Fédération nationale des exploitants libres, M. Mustatpha Boudjemlal, présent hier, au ministère de l'Energie. En marge de l'événement, il a annoncé que la grève se poursuivra jusqu'au 3 février, date à laquelle la fédération organisera une conférence de presse au cours de laquelle seront révélées les actions à entreprendre.