L'Algérie a déposé auprès du secrétariat général de la Ligue arabe au Caire, les instruments de ratification de son adhésion à la zone arabe de libre-échange (ZALE) à partir du 1er janvier 2009. Le dossier a été déposé lors d'une rencontre qui a regroupé mardi le délégué permanent de l'Algérie auprès de la Ligue arabe et ambassadeur au Caire, M. Abdelkader Hadjar et le secrétaire général de la Ligue, M. Amr Moussa. Les premières tentatives pour développer l'intégration économique entre les pays arabes remontent à 1950. Le Traité sur le transit commercial (1953) a été le premier accord visant à faciliter les échanges commerciaux, par la mise en place des tarifs préférentiels sur les produits agricoles et industriels. Le développement de la coopération s'est poursuivi avec la signature en 1964 par la Jordanie, la Syrie, l'Egypte et l'Irak, rejoints par la Libye en 1975 d'un accord sur un marché commun arabe. Le Conseil économique et social de la Ligue des Etats Arabes a adopté, le 10 février 1981, à Tunis, la Convention pour la facilitation des échanges entre les pays arabes qui a été suivie de l'adoption, au Caire, en 1997, du programme exécutif pour la mise en place d'une grande zone arabe de libre-échange, à l'horizon 2008 ; ce délai a été réduit par le Sommet des chefs d'Etats qui s'est tenu au mois d'avril 2001 à Amman et fixé au 1er janvier 2005, échéance à laquelle est intervenue, à 100 % le démantèlement tarifaire. Il importe de souligner que la place qu'occupe l'Algérie dans le monde arabe ne lui permet pas de rester, plus longtemps, à l'écart des décisions prises à l'intérieur de ce regroupement régional, d'une part, et qu'au plan économique, elle possède des atouts à faire valoir, notamment, celui de permettre à ses produits de se placer sur le marché arabe, d'autre part. Aussi, l'Algérie à l'issue de la 69éme session du Conseil économique et social qui s'est tenue au Caire, en février 2002, a annoncé officiellement son engagement à ratifier la Convention. En 2007, les autorités algériennes avaient demandé à la Ligue arabe de bénéficier d'une période de transition avant cette adhésion, afin de "faire un démantèlement progressif des droits de douanes et de ne pas aborder d'une façon frontale son entrée dans cette zone". A l'évidence, l'Algérie qui a signé un accord d'association avec l'Union européenne et son éventuelle adhésion à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), exprime de fait sa volonté d'investir tous les espaces dans lesquels elle a une place naturelle. Cette adhésion comme, affirmé récemment par le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, permettra à l'Algérie d'intégrer le marché arabe et de faire connaître les produits algériens dans la région, de promouvoir l'échange commercial inter-arabe et de développer l'activité économique des sociétés algériennes, a-t-il souligné. Il est à noter que les tentatives pour promouvoir l'intégration économique interarabe et régionale se sont multipliées ces derniers temps, et sont plus réalistes que les précédentes : basées sur l'économie, elles impliquent un nombre limité de participants et une intégration progressive des pays dans la zone de coopération. Elles signifient aussi un abandon du principe d'unanimité, qui jusqu'à présent a entravé le développement de la coopération économique régionale. La création de la zone arabe de libre-échange répond de fait, au besoin d'accroître le commerce interarabe dont les échanges représentent 94 % de la totalité du commerce arabe. Le programme de la ZALE insiste sur le rôle du secteur privé. L'Union des Chambres de commerce arabes devrait ainsi être "l'organe directeur" pour la mise en place de la zone de libre-échange. Cette instance est chargée de la rédaction du rapport biannuel sur les difficultés rencontrées par les commerciaux avec les administrations des douanes des pays membres et les agences de régulation des pays membres. Une des limites de la grande zone arabe de libre-échange (ZALE) réside dans le fait que les produits agricoles ne bénéficient pas des réductions tarifaires durant la période de récolte. Les régulations techniques et de standardisation restent encore des compétences de la ZALE. La grande zone arabe de libre-échange a donc pour rôle de renforcer les économies des Etats membres dans le sens suivants : -Créer un marché plus grand et plus homogène et donc attirer plus d'investissements directs étrangers (IDE), régional, européen et international. -Accroître le commerce entre les pays membres : même si certains de ces pays ont des productions similaires et sont donc concurrents sur les marchés d'exportation, ils sont pourtant complémentaires dans plusieurs secteurs (ex. la Tunisie, le Maroc et l'Egypte) pourraient exporter des produits textiles et agricoles vers les pays du Golfe, l'Algérie et la Libye. Réduire la contrebande des produits, qui soustrayant les produits de la taxe, cause des dommages aux productions locales et fausse la balance des paiements (d'autre part, les producteurs ne sont jamais responsables en cas de fuite de produits dangereux). -Renforcer le pouvoir de négociation des pays membres pour traiter avec les blocs commerciaux puissants tels que l'Union européenne ou dans des cadres internationaux comme les réunions de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), (six pays arabes sont à présent membres de l'OMC, le Maroc, la Tunisie, l'Egypte, la Jordanie, Oman et le Koweït). -Augmenter l'interdépendance économique entre les pays arabes et essayer d'augmenter la stabilité et la sécurité dans la région. B. Chellali