Le FCE demande aux pouvoirs publics de différer de deux ans l'application de l'accord avec la zone arabe de libre-échange (ZALE) afin de permettre à l'entreprise algérienne de mieux s'y préparer. Les importations algériennes en provenance des pays arabes ont atteint 865 millions de dollars en 2007, alors que les exportations sont de l'ordre de 1,5 milliard de dollars. L e patronat algérien estime « prématurée » l'idée de l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange (ZALE). Lors d'un point de presse animé hier au siège du Forum des chefs d'entreprise (FCE) à Alger, Réda Hamiani et Issad Rebrab, respectivement président du FCE et PDG de Cevital, ont regretté la décision des pouvoirs publics d'adhérer à la ZALE sans consulter les opérateurs économiques algériens. M. Hamiani a déploré « l'absence de concertation et de dialogue » entre les autorités concernées et le patronat autour de cet accord qui, d'après lui, « risque d'avoir des effets néfastes sur l'économie à court terme ». Le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, avait déclaré lors d'une conférence de presse tenue le 21 décembre : « Tout le monde s'accorde à dire qu'une zone arabe de libre-échange sans l'Algérie ne vaut pas beaucoup de choses. » En réponse, le FCE a indiqué hier avoir demandé aux pouvoirs publics de différer de deux ans l'application de l'accord avec la ZALE afin de permettre à l'entreprise algérienne de mieux s'y préparer. Le président du FCE a fait remarquer que contrairement à certains pays arabes producteurs de pétrole, mais qui commencent à faire sortir progressivement leurs recettes en devises de « l'emprise pétrolière (50% de leurs revenus en devises) », « les exportations hors hydrocarbures de l'Algérie ne représentent, elles, que 11 jours seulement d'importations ». L'adhésion de l'Algérie à la ZALE, créée en 2005, est prévue pour janvier 2009, à l'occasion du sommet économique arabe prévu durant ce même mois au Koweït. Le ministre du Commerce avait fait savoir la semaine dernière qu'un dossier a été soumis à l'ambassadeur d'Algérie au Caire pour confirmer l'adhésion de l'Algérie à la ZALE. Selon des statistiques rendues publiques par le ministère de M. Djaâboub, les importations algériennes en provenance des pays arabes ont atteint 865 millions de dollars en 2007, alors que les exportations sont de l'ordre de 1,5 milliard de dollars. Néanmoins, pour le président du FCE, cette adhésion pourrait faire de l'Algérie le bazar des pays arabes qui « risque de provoquer la fermeture de nos usines, notamment dans les secteurs fragiles comme l'agroalimentaire ». De l'avis de M. Hamiani, l'entreprise algérienne est non seulement confrontée au « déversement des produits des pays arabes », mais aussi à d'autres contraintes qui l'empêchent de s'épanouir. Le conférencier a cité, entre autres, celles liées à la fiscalité, à la mise à niveau des entreprises et au foncier industriel. Abondant dans le même sens, Issad Rebrab, PDG de Cevital, a estimé que le démantèlement tarifaire et l'adhésion de l'Algérie à la ZALE « est une idée porteuse de multiples dangers ».