A l'heure de la dépression économique qui secoue le monde, nombreux sont les pays cherchant une éventuelle opportunité d'affaires en Algérie. A l'instar du reste du continent, les inquiétudes sont, en effet, faibles en Afrique du Nord (Algérie, Maroc et Tunisie) quant à l'impact de la crise économique et financière. Vue comme un aubaine pour les entreprises, notamment étrangères, l'Algérie, ne cesse de gagner en attractivité, à l'image des entreprises suisses qui n'évoquent pas de craintes particulières. Les investissements suisses en Algérie ne sont pas encore "très importants", sinon dans une source d'eau par Nestlé Waters, constate Jean-Claude Richard, ambassadeur. Les firmes helvétiques sont préservées des fluctuations de production de la "grande industrie", et n'ont pas encore fait part aux autorités de l'ambassade de leurs "préoccupations" en relation avec la crise actuelle. Une quarantaine d'entreprises ont un représentant dans ce pays producteur de pétrole pour réaliser leurs affaires commerciales. Les machines agricoles, les médicaments, les transports (trains, funiculaires, transport maritime), l'ingénierie électrique, sont les principaux secteurs représentés, ajoute l'ambassadeur Richard. Ces dernières années, les relations économiques entre la Suisse et l'Algérie se sont, en effet, considérablement intensifiées. Divers accords économiques ont été conclus entre les deux gouvernements, notamment des accords de protection des investissements et de non double imposition. La dernière visite de la conseillère fédérale en Algérie, a également permis la signature de l'accord de libre-échange entre l'Algérie et l'Association européenne de libre-échange (AELE). Cet accord va faciliter ainsi, l'accès du marché algérien aux entreprises suisses. L'Algérie importe de Suisse, principalement, des biens d'équipements industriels, des produits pharmaceutiques et y exporte essentiellement des métaux, des produits énergétiques et des lubrifiants. Des entreprises industrielles suisses ont conclu récemment des contrats pour la livraison de plusieurs dizaines de rames automotrices électriques, la modernisation des téléphériques dans les villes algériennes, la fourniture de centrales électriques et la réalisation de ports secs. Au Maroc voisin, "aucune" entreprise suisse n'a pris des mesures particulières pour surmonter la crise. "N'étant pas directement intégré au système financier mondial, il n'y a, pour l'instant, pas de crise financière à proprement parler dans le royaume", fait remarquer une employée de l'ambassade. Reste qu'en Tunisie, selon Philippe-Olivier Béguin, conseiller d'ambassade, les compagnies suisses suivent de près "l'évolution" de la crise. Elles se trouvent essentiellement dans des activités de "niches" (manufactures de produits spécialisés, fournitures d'équipements, agroalimentaires, pharmaceutiques). Adnane Cherih