Le FMI estime que la croissance asiatique mise mal sur les effets de la crise financière qui est née dans les pays avancés et devrait enregistrer un net ralentissement en 2009. Certes, le rapport Perspectives économiques régionales : Asie et Pacifique annonce les différentes moyennes annuelles, de 7,6 % en 2007, 6 % en 2008 et 4,9 % en 2009. "Compte tenu de l'intensification récente des troubles financiers mondiaux, tout espoir de voir l'Asie échapper à la crise s'est évanoui. Malgré des fondamentaux solides, notamment des réserves de change substantielles et la robustesse du secteur bancaire et du secteur des entreprises, la région subit d'énormes chocs externes", a déclaré Jerald Schiff, Conseiller principal au Département Asie-Pacifique du FMI. Si le scénario de référence pour l'Asie envisage une reprise à compter du deuxième semestre de 2009, le rapport prévient que les risques pesant sur les perspectives sont sensiblement supérieurs à la norme et éminemment défavorables. Une contraction mondiale plus profonde et plus longue que prévue conjuguée au resserrement des conditions financières internationales dû au désendettement mondial en cours pourrait avoir des retombées considérables dans la région. Ce ralentissement risque surtout d'alimenter la hausse des créances irrécouvrables pour les banques régionales et d'entraîner un cycle défavorable de resserrement du crédit et de dégradation de la croissance. On ignore également comment la demande intérieure réagira au fléchissement rapide de la croissance des exportations et à la contraction du crédit. Malgré des paramètres fondamentaux, généralement, solides et des réserves de change appréciables, l'Asie "est secouée par la crise en raison de son étroite intégration commerciale et financière avec le reste du monde". "Dans cette conjoncture difficile, les responsables publics doivent donner priorité à la stabilité financière et au fonctionnement des marchés du crédit tout en appliquant des politiques macro économiques à l'appui de la croissance", a déclaré J. Schiff. "Les pays de la région ont déjà pris des mesures avisées pour stabiliser la situation financière, notamment une injection exceptionnelle de liquidités en monnaies nationales et étrangères et, souvent, l'extension des garanties sur les dépôts bancaires et d'autres engagements. Mais d'autres pourraient s'imposer, dont la recapitalisation publique des banques le cas échéant". En outre, l'assainissement des finances publiques réalisé ces dernières années permettra à de nombreux pays de préparer des programmes de relance. Plusieurs ont déjà fait un pas dans cette direction, dont le Japon, la Corée et la Chine. Le chapitre portant sur "La mondialisation de l'inflation asiatique" examine le rôle grandissant des prix des matières premières dans le processus inflationniste en Asie et son incidence éventuelle sur la politique monétaire. Le chapitre "Le vieillissement de l'Asie : démographie, mouvements de capitaux et marchés financiers" analyse les retombées de l'évolution démographique rapide des pays asiatiques sur leurs positions extérieures et les mouvements de capitaux ainsi que sur les marchés financiers et les prix des actifs. L'étude montre que les taux de vieillissement extrêmement divers en Asie devraient avoir des effets notables sur les comptes courants et les mouvements de capitaux, ceux-ci se déplaçant généralement des pays les plus jeunes vers les pays les plus vieux. Elle conclut que les autorités nationales peuvent faciliter la transition démographique en prenant, dès maintenant, les mesures nécessaires. Nassim I.