Les économies de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient continuent à résister d'une façon remarquable aux retombées dévastatrices de la crise qui ébranle la finance mondiale depuis plus d'une année. La solidité des paramètres des économies de la région face à la crise actuelle, vient d'être réitérée par le Fonds monétaire international, dont le rapport du printemps 2009 sur les perspectives de développement au niveau régional a été présenté. Intervenant à l'occasion de la présentation du rapport en question, le directeur du département Moyen-Orient et Asie au sein de l'institution de Bretton Woods a fait savoir qu'«étant donné la dimension mondiale de la crise économique actuelle, les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord en ont aussi subi les conséquences. Cependant, il est probable qu'ils s'en tireront mieux que des pays d'autres régions du monde grâce, en partie, à une gestion financière et économique prudente, mais aussi au fait que les pays exportateurs de pétrole de la région peuvent puiser dans leurs abondantes réserves pour atténuer les effets du ralentissement mondial sur leurs économies et celles des pays voisins avec lesquels ils ont des liens économiques de plus en plus étroits. On s'attend à ce que la croissance globale de la région tombe de 5,7% en 2008 à 2,6% en 2009.» Ceci, malgré qu'il est affirmé que la croissance dans les économies de la région connaîtra un net recul, puisqu'elle sera établie à 2,5% à la fin de l'année en cours, alors qu'elle a atteint les 6% à la fin de l'année dernière. Il est aussi établi que l'inflation est en forte baisse par rapport aux niveaux sans précédent de l'été 2008, en ligne avec la baisse des prix des produits alimentaires et pétroliers. Par type d'économie, le FMI estime que les pays exportateurs de pétrole dans la région sont les plus aptes à endiguer les effets de la crise. Le rapport de conjoncture de l'institution monétaire internationale souligne à cet égard que «bien que les recettes pétrolières (de ces pays, ndlr) aient fortement diminué, la plupart des pays exportateurs de pétrole maintiennent leurs dépenses publiques en se servant des réserves accumulées pendant les années de prospérité. De 2004 à 2008, grâce au niveau élevé des cours du pétrole et à l'intérêt des investisseurs du monde entier pour la région, les pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient ont connu des taux de croissance annuels ayant avoisiné les 6%, accumulé 1 300 milliards de dollars d'actifs extérieurs et lancé de vastes projets d'investissement pour développer leurs capacités et améliorer leurs infrastructures. Les réserves accumulées jusqu'à maintenant permettent aujourd'hui à ces pays de maintenir leurs dépenses publiques à un niveau élevé pour soutenir la demande pendant le ralentissement actuel de l'activité». En revanche, les pays avancés, «s'apprêtent à subir une profonde récession», avertit le département moyen-oriental du FMI. En tout cas, les experts du FMI ne mettent aucun doute sur le fait que tous les atouts semblent du côté des pays exportateurs de pétrole de cette région. «Le maintien d'un niveau élevé de dépenses publiques par les pays exportateurs de pétrole permet à ceux-ci d'atténuer les effets de la crise sur leurs propres économies, s'accompagne de retombées positives pour les pays importateurs de pétrole de la région et alimente la demande mondiale». M. Amani