Les défis socioéconomiques lancés par l'Algérie requièrent le précieux concours de toutes les compétences et de toutes les aptitudes. Il est souhaitable, cependant, d'utiliser cette lumière intellectuelle au profit de la mère patrie, sans toutefois perdre de vue le choix qui a été fait par ces compétences d'évoluer sous d'autres cieux. Le hasard ou le destin voudrait, peut être, qu'elle serve de point de jonction avec d'autres pôles d'attraction productifs et d'autres gisements de connaissances et de savoir. C'est ce qui ressort de la rencontre qu'a eu, à Paris, le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, Djamel Ould Abbès, à l'occasion de la présentation du programme d'actions du Réseau des étudiants algériens diplômés des grandes écoles de France (REAGE). Le ministre a, en effet, estimé que l'Algérie est plus que déterminée à valoriser ses élites, notamment sa diaspora qui "brille par son savoir-faire à travers le monde". "La création, depuis juin 2008, d'une structure chargée de la communauté nationale établie à l'étranger traduit toute la volonté politique de faire oeuvre commune et de valoriser la ressource du pays où qu'elle se trouve. Elle a pour mission d'être proche de la communauté nationale et travaille en direction de la mise en place de passerelles solides entre la mère patrie et ses enfants établis en dehors de ses délimitations géographiques", a affirmé le ministre. A en croire le ministre, l'Algérie, en quête d'un développement, est en mesure d'offrir des avantages concrets et des conditions de travail décentes à ses élites souvent forcées de s'expatrier, séduites par de meilleures offres proposées par les pays occidentaux. D'autant plus que le ministre des Participations et de la Promotion des Investissements, Abdelhamid Temmar, s'est déplacé à plusieurs reprises en France pour rencontrer les chefs d'entreprise d'origine algérienne pour les inviter à prendre part aux privatisations. Ces derniers, encouragés par ces initiatives politiques, commencent à s'intéresser au pays et envisagent même d'investir ou travailler dans les grands groupes privés et les filiales des grands groupes étrangers, mais le nombre reste minime. Il sont souvent confrontés aux difficultés que rencontrent les investisseurs. De même que le niveau bas des salaires par rapport à l'Europe dissuadent un grand nombre de binationaux de venir travailler en Algérie. Ces derniers ont, d'ailleurs, profité de cette opportunité, qui a permis à de nombreux jeunes diplômés d'évoquer leurs préoccupations et de s'interroger sur les conditions de leur participation au développement du pays d'origine. Adnane Cherih