Barack Obama effectuera sa première visite à l'étranger en tant que président américain au Canada, principal partenaire économique des Etats-Unis, a annoncé samedi le bureau du Premier ministre canadien Stephen Harper. "Ayant été en contact étroit avec l'équipe de transition du président élu Obama, nous sommes en mesure de confirmer que celui-ci a accepté l'invitation du Premier ministre de se rendre au Canada peu après son investiture", a indiqué le bureau de M. Harper dans un communiqué. "Ce sera ainsi la première visite du président Obama à l'étranger". Le bureau du Premier ministre a ainsi confirmé des informations de presse selon lesquelles M. Obama, qui s'inscrit ainsi dans une longue tradition, consacrerait au Canada sa première visite. En 2000, après sa première élection, le président George W. Bush avait toutefois fait exception en se rendant au Mexique pour son premier voyage à l'étranger. Ni la date exacte ni l'ordre du jour de la visite de M. Obama n'ont été annoncés. L'économie devrait cependant figurer au premier plan des entretiens des dirigeants de deux pays qui sont les principaux partenaires économiques du monde. Les Etats-Unis absorbent près des trois quarts des exportations du Canada. Et, vendredi, M. Harper avait jugé "inquiétantes" les très importantes pertes d'emploi aux Etats-Unis, craignant que les problèmes du grand voisin du sud ne se propagent dans son pays. Conservateur bon teint, M. Harper est jugé plus proche idéologiquement de M. Bush que de son successeur et il a souvent été accusé par l'opposition de s'aligner sur l'administration Bush. Mais, rapidement après l'élection de M. Obama, Stephen Harper lui avait offert sa pleine coopération, soulignant que le Canada est "l'allié le plus sûr (des Etats-Unis) et leur meilleur ami et partenaire dans le monde". La visite devrait aussi être l'occasion de discuter de changements climatiques. Soulignant la nécessité de gérer ce problème en commun avec les Etats-Unis. M. Harper avait évoqué l'an dernier la possibilité de conclure un pacte continental avec Washington pour lutter contre le changement climatique, tout en préservant l'économie des deux pays. L'Afghanistan, une priorité pour le nouveau président américain, devrait aussi être au menu des discussions. Le Canada fait de gros efforts en Afghanistan ou il a déployé plus de 2.700 militaires pour une mission qui a jusqu'ici coûté la vie à 107 de ses soldats. M. Harper a indiqué qu'il rapatrierait le contingent canadien en 2011 et qu'il n'était pas question de prolonger sa mission au delà de cette date. Des experts estiment toutefois que le gouvernement canadien pourrait se voir demander de maintenir ses troupes par le nouvel occupant de la Maison Blanche. Le gouvernement conservateur de M. Harper s'était retrouvé dans l'embarras vis-à-vis de M. Obama au printemps dernier pendant les primaires américaines, à la suite de la fuite d'un mémorandum canadien. Celui-ci donnait l'impression que M. Obama ne disait pas la même chose en public et en privé sur l'accord de libre-échange nord-américain (Alena) et que ses critiques contre l'Alena étaient avant tout de la rhétorique, ce qui avait été utilisé par son adversaire démocrate Hillary Clinton.