Le président américain Barack Obama arrive en vedette à son premier sommet nord-américain, aujourd'hui, à Guadalajara, au Mexique, où ses positions sont très attendues en matière de reprise économique, lutte contre les cartels de la drogue ou crise au Honduras. Les Etats-Unis jouent en effet un rôle déterminant, qu'il s'agisse de la situation économique ou de la lutte contre le trafic de drogue, pour leurs deux partenaires au sommet de l'Association pour la sécurité et la prospérité de l'Amérique du nord (Aspan), le Mexique du président Felipe Calderon et le Canada du Premier ministre Stephen Harper. M. Obama vient d'évoquer des signes de reprise économique aux Etats-Unis, en particulier des chiffres du chômage permettant d'espérer que le pire de la récession est passé. Pour ses deux voisins, l'effet d'entraînement serait direct, de la même façon que l'importance de leurs liens économiques et commerciaux avec Washington les avaient précipités dans la crise née aux Etats-Unis fin 2008. Les trois pays évoqueront l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) qui les lie depuis 15 ans et qui a reçu des coups de canif. Mexico et Washington ont à régler un contentieux commercialo-douanier, où des taxes sur des produits américains ont répondu à la limitation de la capacité des transporteurs routiers mexicains à opérer aux Etats-Unis. Mexico et Ottawa en ont un autre depuis le mois dernier, quand le Canada a imposé un visa d'entrée aux Mexicains. Le trafic de drogue est une vieille préoccupation majeure pour Mexico et Washington, et le devient aussi pour le Canada, où les cartels mexicains ont commencé à s'installer. Mexico compte sur M. Obama pour l'aider à combattre les cartels, sur le terrain mais aussi en durcissant les contrôles sur le trafic d'armes en provenance des Etats-Unis. En avril dernier à Mexico, lors de sa première visite présidentielle en Amérique latine, M. Obama a donné des gages à M. Calderon, mais les cartels sont des adversaires redoutables. Au Mexique, malgré le déploiement de 36.000 militaires et policiers, les violences liées au trafic de drogue ont fait 10.000 morts depuis 2008, selon les chiffres du gouvernement et des médias. La position des Etats-Unis est également très attendue dans l'espoir d'un dénouement de la crise au Honduras, où le président Manuel Zelaya a été chassé le 28 juin dans un coup d'Etat par Roberto Micheletti, chef du gouvernement de facto installé depuis à Tegucigalpa. M. Obama soutient que M. Zelaya est "le président légitime", mais le président déchu et ses alliés de la gauche latino-américaine, à commencer par le président vénézuélien Hugo Chavez, attendent de lui un appui plus déterminant. Selon eux, le coup d'Etat a été encouragé par des "faucons" de l'ancienne administration américaine.